Tunisie : la production pétrolière poursuit son inexorable baisse

Par Khadim Mbaye  |   |  314  mots
C’est une baisse continue depuis des années que rien ne semble pouvoir arrêter. Malgré ses faibles réserves d’hydrocarbures, le pays a produit plus de 100.000 barils par jour en 2010. Mais aujourd’hui, les capacités de production de l’Etat d’Afrique du Nord ont considérablement diminué. Les nombreuses grèves des travailleurs du secteur sont passées par là.

La production pétrolière tunisienne continue toujours sa baisse. Elle s'est établie au dernier pointage à 40.000 barils quotidiennement alors qu'elle était de 110.000 barils par jour en 2010, a annoncé lundi la ministre tunisienne de l'Energie et des Mines Hela Cheikhrouhou.

A cause des gréves

Une contre-performance imputée aux mouvements d'humeur répétés des travailleurs du secteur et aux blocages au niveau des circuits de transport de la production. D'autres arguments plus techniques ont été avancés pour expliquer cette régression vertigineuse qui frappe le pays depuis des années. En Tunisie, la demande en énergie primaire a considérablement chuté de 11% en 2016. Estimées à seulement 855 millions de barils en 2015 par l'institut géologique Global Petroleum Servey (GPS), les réserves du pays sont 20 fois moins importantes que celles de l'Algérie.

Peu de volonté politique

Du coup, le secteur n'intéresse pas particulièrement les compagnies pétrolières étrangères qui ne sont pas convaincues de la politique fiscale du pays, considérée comme peu favorable aux investissements, selon GPS.  Parallèlement, l'implication des pouvoirs publics est pointée du doigt. Pourtant, l'or noir fait vivre beaucoup de tunisiens.

« Bien que la Tunisie ne se présente pas comme l'un des producteurs de gros calibre sur le double plan régional et mondial, le secteur de distribution de carburants fournit 15.000 emplois en favorisant 800 points de distribution de produits pétroliers (...) outre un potentiel de 500 emplois supplémentaires », a souligné la ministre tunisienne de l'Energie et des Mines, Hela Cheikhrouhou..

De plus, les entreprises pétrolières participent au budget de fonctionnement du pays. Plus de 80% de leurs recettes vont dans les caisses de l'Etat tunisien.

Avec cette baisse de production, l'apport desdites entreprises a naturellement diminué passant de 3 milliards de dinars (1,2 milliard de dollars) en 2009-2010 à un milliard de dinars actuellement, a encore révélé la ministre.