Licenciements 'de luxe' chez Dangote Group

Par Ristel Tchounand  |   |  348  mots
Aliko Dangote parle avec le vice-président du Nigéria, Yemi Osinbajo, lors d'une visite des installations sur le site de la raffinerie de Dangote Group situé près de la plage d’Akodo dans la banlieue de Lagos, le 25 juin 2016.
Dangote Group vient de mettre un terme aux contrats de 48 cadres dont 36 expatriés. Alors que les premières explications du groupe évoquaient la récession et les pertes de changes, ce dernier est intervenu lundi pour démentir.

C'est une lettre signée des mains d'Aliko Dangote qui a acté la semaine dernière le licenciement de 48 cadres au siège de son Groupe dont 36 expatriés et 12 Nigérians. Une lettre que l'agence de presse du Nigéria a pu se procurer :

« Cette année a été une année très difficile pour nous en tant qu'entreprise. L'indisponibilité des devises conjuguée à une hausse sans précédent du taux de change a entraîné une augmentation des coûts à travers l'organisation. [...] Ceci nous a contraint à un examen approprié et à un ajustement de nos coûts [...], dans le but d'éliminer les redondances existantes, ce qui a donné lieu à quelques décisions difficiles, c'est-à-dire perdre du personnel, y compris certains de nos collègues. »

C'est en ces termes que le patron de Dangote Group s'est exprimé, soulignant que le processus de réduction du personnel est enclenché depuis le 14 octobre dernier et qu'il s'agit d'un « impératif » à l'efficacité de la gestion des affaires du groupe.

Mesure anti-récession ou simple réorganisation ?

A cette annonce, la presse nigériane avait imputé la réorganisation du staff de Dangote Group à la récession de l'économie nigériane, ainsi qu'aux pertes de change (dont le montant reste méconnu) qui seraient dues à la dévaluation du naira.

Mais la compagnie a intervenu ce lundi pour démentir les raisons des licenciements. Selon le directeur des Affaires générales, Tony Chiejina, qui s'est confié à la NAN, l'orientation de Dangote Group n'est dû qu'au chevauchement de travail. D'après lui, les 12 Nigérians faisaient partie du département d'approvisionnement où les services étaient devenus redondants. Et de rappeler qu'en dépit de la récession, Dangote Group a étendu ses activités dans le pétrole et le gaz, le riz, les engrais ou encore les produits pétrochimiques, pour ne citer que ceux-là.

Malgré cette mise au point, Dangote Group ne semble pas convaincre. Les médias locaux continuent de penser que le groupe de l'homme le plus riche d'Afrique « nie » la réalité.