Contrairement aux créanciers en euro-obligations, ceux détenteurs de prêts garantis par l'État du Mozambique et destinés à être restructurés ne recevront aucune proposition leur permettant de prendre une part des revenus futurs, issus de projets gaziers offshore, selon le conseil juridique du pays.
Le Mozambique doit restructurer une dette de 535 millions de dollars garantie par l'État à son entreprise publique, la Mozambique Asset Management (MAM), conformément à l'arrangement trouvé avec la banque russe de commerce extérieur, la VTB. Le pays doit aussi s'acquitter d'un crédit similaire de 622 millions de dollars pour des projets de sécurité maritime chez ProIndicus, cette fois en accord avec Crédit Suisse. Des euro-obligation de 726,5 millions de dollars figurent également parmi les créances du pays qui ont créé le scandale en 2016, à la suite de la découverte de ses dettes cachées.
En effet, le gouvernement mozambicain tente d'assainir ses finances après avoir admis en 2016 des dettes cachées d'une valeur de 1,4 milliard de dollars. Une révélation qui a poussé le Fonds monétaire international (FMI) et les donateurs étrangers à interrompre leur soutien, provoquant un effondrement monétaire et un défaut de paiement.
Les ressources gazières en garantie
Le Mozambique a annoncé en novembre avoir conclu un accord avec la plupart des créanciers d'euro-obligations. Celui-ci prévoit notamment d'allonger les échéances et de partager les revenus futurs générés par d'immenses projets de gaz offshore sur le bassin de Rovuma. Le pays y dispose de ressources en gaz naturel de 180 milliards de pieds cubes. Des quantités suffisantes pour alimenter d'énormes usines d'exportation de gaz liquéfié en cours d'implantation par des sociétés énergétiques de classe mondiale telles que Exxon Mobil, Anadarko et Eni. L'accord de principe a été souscrit par 60% des créanciers obligataires, et il reste les 40% à convaincre, selon Maputo. Cet accord ne concerne pas les créanciers détenteurs de prêts garantis.