Denis Sassou Nguesso avait annoncé l'année 2017 comme «l'année de la rigueur et de la vérité». Cette mission du FMI, à la demande de Brazzaville, devrait peut-être en constituer l'un des plus importants rendez-vous.
Discussions pour un plan de redressement structurel
Sur la feuille de mission des experts de l'institution basée à Washington, des discussions techniques avec les autorités politiques et financières du pays pour passer au crible les agrégats économiques du Congo et dresser le diagnostic du tableau économique du pays d'Afrique centrale.
Sauf surprise, les experts de Christine Lagarde ne devraient pas repartir bredouilles de Brazzaville. Ils devraient proposer des ajustements dans le budget et dans la gestion étatique, dans le cadre d'un programme de redressement de l'économie congolaise.
Cette dernière, grippée depuis 2014 par la baisse des cours mondiaux du pétrole, ploie sous le poids de sa dette que le gouvernement a savamment dissimulé, mais que le FMI avait fini par révéler le mois dernier. Le gouvernement avait estimé la dette congolaise à 77% du Produit intérieur brut (PIB) en 2016, là où cette dette avoisinait les 120% de ce même PIB, selon le FMI.
A la recherche de la voie de la diversification économique
Les agences de notation, S&P Global Ratings en tête, n'ont cessé depuis de dégrader la note souveraine du pays, établie à CCC+. Petite lueur d'espoir pour le Congo, Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, a affirmé son soutien au Congo pour la relance économique lors d'un entretien avec Denis Sassou Nguesso.
Trop dépendante de la manne pétrolière, l'économie congolaise veut emprunter la voie de la diversification en faisant remonter sur sa matrice économique, des secteurs comme l'agriculture, le tourisme, les affaires, le commerce... Pour renflouer les caisses de l'Etat, le Congo devra d'abord assainir ses finances et sa gestion.
La mission du FMI débarque dans un contexte particulier. Des membres de la société civile avaient saisi la patronne du FMI afin d'inclure dans les négociations du plan de redressement structurel, des gages pour la bonne gouvernance et la lutte contre la gabegie et la corruption. Toute la question reste de savoir si les experts vont aussi poser les questions qui fâchent à la commission des négociations, spécialement mise en place par le gouvernement congolais.