Libye : le GNA suspend les opérations de Total et d'une quarantaine d'entreprises

Par Sylvain Vidzraku  |   |  315  mots
Le chef du GNA Fayez Al-Sarraj a demandé au président français Emmanuel Macron de s'exprimer ouvertement contre les agissements du maréchal. (Crédits : Reuters)
Une quarantaine d'entreprises dont Total sont obligées d'arrêter leurs opérations en Libye. Il s'agit d'une décision du gouvernement libyen qui a expliqué que ces sociétés devraient renouveler leurs licences expirées. En France, on craint que cette décision ne soit en rapport avec les relations actuellement tendues entre Paris et Tripoli.

Le gouvernement libyen a décidé de suspendre cette semaine les activités d'une quarantaine d'entreprises exerçant sur son territoire. Dans un décret rendu public sur internet puis confirmé par des sources gouvernementales au Guardian, le ministre de l'économie du gouvernement d'union nationale, Ali Abdulaziz Issawi, a expliqué qu'il s'agit d'une décision technique. Les entreprises concernées ont leurs licences expirées. Celles-ci disposent de trois pour postuler pour de nouvelles licences, a précisé le ministre dans son annonce.

Les entreprises concernées par cette décision sont assez connues. On citera entre autres, le groupe Total. Le géant pétrolier, acteur majeur en Libye, est également frappé par cette décision alors qu'il ambitionne passer de un million de barils de pétrole par jour à 2,1 millions de barils d'ici 2023. Cette décision pourrait entraver ses projets dans le pays.

Raisons cachées

Pour certains observateurs, cette suspension prononcée par Tripoli n'est qu'une expression de sa colère contre Paris qu'il accuse d'hésiter à condamner explicitement les incursions du maréchal Khalifa Haftar et l'armée orientale dans la capitale Tripoli en avril dernier. Le gouvernement d'union national libyen (GNA) qui avait d'abord accusé la France de soutenir le maréchal qui soutient le gouvernement non reconnu par la communauté internationale, avait annoncé la suspension de sa coopération sécuritaire avec Paris.

Le chef du GNA Fayez Al-Sarraj a demandé au président français Emmanuel Macron de s'exprimer ouvertement contre les agissements du maréchal. Chose que le président français n'a pas fait, se contentant de réaffirmer son soutien au GNA et appelant à un cessez-le-feu sans condition. Macron a également proposé  une « délimitation de la ligne de cessez-le-feu, sous supervision internationale, pour en définir le cadre précis », note-t-on dans un communiqué à l'issue d'un entretien entre les deux hommes à l'Elysée.