Côte d'Ivoire : la BAD estime à 8% la croissance du PIB réel en 2017

Par Sylvain Vidzraku  |   |  496  mots
« La croissance du PIB réel, en Côte d'Ivoire, est estimée à 8% en 2017, un autre pas positif vers l'émergence », a déclaré Akinwumi Adesina, le président de la BAD. (Crédits : Reuters)
A travers son président, Akinwumi Adesina, la Banque africaine de développement (BAD), annonce un taux de croissance du produit intérieur brut réel de la Côte d'Ivoire à 8% pour l'année 2017. Alors qu'il intervenait dans le cadre du traditionnel déjeuner annuel en l'honneur des membres du corps diplomatique, le patron de l'institution panafricaine a expliqué que cette croissance est portée principalement par des investissements publics structurants et le dynamisme du secteur privé.

Les performances économiques de la Côte d'Ivoire ont gardé un bon rythme au cours de l'exercice 2017. Selon le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, la croissance du produit intérieur brut réel du pays est estimée à 8% en 2017.

« La croissance du PIB réel, en Côte d'Ivoire, est estimée à 8% en 2017, un autre pas positif vers l'émergence. Je voudrais féliciter le président Alassane Ouattara, son gouvernement et le peuple ivoirien pour ce résultat exceptionnel », a déclaré Akinwumi Adesina.

S'exprimant à l'occasion du traditionnel déjeuner annuel en l'honneur des membres du corps diplomatique, le responsable a s'est enthousiasmé, estimant qu'il « ne fait aucun doute que les politiques économiques du pays progressent et que l'avenir s'annonce radieux ». Le dirigeant a également expliqué que cette performance a été favorisée par le rebond du secteur primaire, la bonne tenue du secteur de l'énergie et l'accroissement de la consommation intérieure, mais portée principalement par des investissements publics structurants et le dynamisme du secteur privé. « C'est pourquoi la BAD a investi plus de 300 millions de dollars (159 milliards francs CFA) dans le pays, en 2017 », a justifié Adesina.

Légère perte de vitesse en 2018 et 2019 ?

En revanche, selon les prévisions de l'institution financière, les bonnes performances de l'année 2017 ne devraient pas être dépassées en cette année 2018, ni en 2019. Selon la BAD, la croissance économique devrait connaître une légère régression de 0,1 point de pourcentage en 2018 par rapport à 2017 et de 0,2 point de pourcentage l'année suivante.

La croissance économique au cours de cette année devra réagir face à plusieurs facteurs négatifs comme les factures impayées et les dettes remontant aux dépenses extrabudgétaires de 1993-2002. « L'économie ivoirienne reste vulnérable aux chocs macroéconomiques négatifs liés, en particulier, aux exportations (diminution des prix des matières premières) et à l'investissement direct étranger. Une baisse continue du prix du cacao pourrait entraîner des tensions sociales semblables à celles de 2017. Cette vulnérabilité rappelle que le pays doit accélérer sa diversification économique et trouver d'autres moyens de croissance pour réduire sa dépendance à l'égard des fèves de cacao », ajoute la BAD dans ses Perspectives économiques en Afrique 2018 (PEA 2018).

Cependant, le pays pourra compter sur la poursuite du Programme économique et financier 2016-2019 lequel connait un bon début d'exécution et sur la mise en œuvre de toutes les réformes énoncées dans le Mémorandum de politiques économiques et financières 2016-2019. La Côte d'Ivoire s'attend aussi à un appui de 525 millions de dollars dans le cadre du programme de Millenium Challenge Corporation (MCC) et a été sélectionné pour bénéficier du Pacte avec l'Afrique du G20. « Cela devrait, à terme, contribuer à davantage dynamiser le secteur privé grâce, notamment, à l'accroissement des IDE », lit-on dans le document de référence de la BAD.