Gabon : Maixent Accrombessi de retour à la présidence

Par La Tribune Afrique  |   |  505  mots
(Crédits : DR)
Le Conseil des ministres qui s’est tenu hier, vendredi 29 juin, à Libreville sous la Présidence d’Ali Bongo a débouché sur plusieurs mesures visant à alléger les finances publiques, dont la réduction de 40% du personnel de la présidence de la République. Mais une nomination est, de loin, la surprise de cette journée de travail : celle de Maixent Accrombessi en qualité de haut représentant personnel d’Ali Bongo.

C'est le retour d'un homme fort. A Libreville, Maixent Accrombessi officiera dorénavant en tant que haut représentant personnel d'Ali Bongo. Sa nomination a été officialisée dans le communiqué final du conseil des ministres qui s'est tenu hier, vendredi 29 juin.

De nouveau bras droit du président ?

Cela faisait plusieurs mois que la presse internationale prêtait à celui qui était jusque-là l'ex-bras droit d'Ali Bongo de vouloir faire son comeback au cœur du pouvoir gabonais. C'est désormais chose faite. En devenant Haut représentant du président, Accrombessi devient - sur le papier- la troisième personnalité du Cabinet présidentiel, après le directeur Brice Laccruche Alihanga et son adjoint Roger Owono Mba. Toutefois, selon certains observateurs, Accrombessi devrait retrouver une "partie substantielle" de son influence avec cette nomination au coeur du pouvoir gabonais.

Historiquement très proche du président, Maixent Accrombessi, ancien directeur du cabinet présidentiel, est très impopulaire au sein de l'opinion publique gabonaise, qui voit en lui le "soleil noir" d'Ali Bongo. Critiqué pour avoir joué un rôle clé dans le premier mandat d'Ali Bongo, il avait du quitter son poste en  août 2016 suite à un AVC qui l'a contraint à une convalescence forcée à Londre, à la veille des élections qui ont conduit à la réélection contestée d'Ali Bongo.

Les réformes se poursuivent pour réduire le train de vie de l'Etat

Outre cette nomination, le président gabonais a par ailleurs retenu plusieurs autres mesures mises en œuvre immédiatement, qui s'ajoutent aux autres mesures déjà prises lors d'un précédent Conseil des ministres. Il s'agit entre autres de la réduction de 40% du personnel de la Présidence, les concernés retourneront à leurs administrations d'origine. En outre, les établissements publics personnalisés et agences publiques verront leurs effectifs et train de vie réduits de moitié.

Les déplacements à l'étranger aussi sont davantage encadrés. Le président Bongo a décidé que les voyages en classe affaire ne seront dorénavant réservés qu'aux membres du gouvernement et assimilés, tandis qu'il est désormais formellement interdit, pour tout responsable public -peu importe son rang et son poste- d'acquérir des véhicules pour plus 30 millions de Fcfa.

Cette volonté affichée de retour à la bonne gouvernance via notamment la réduction du train de vie de l'Etat attire l'attention sur Libreville à l'heure où le FMI scrute chaque dépense du pays , avec toutefois beaucoup d'expectatives quant à l'avenir. Mais il n'en demeure pas moins que le retour de Maixent Accrombessi dans la garde rapprochée d'Ali Bongo fait couler beaucoup d'encre. D'autant plus que l'ami du président et principal homme de confiance est actuellement poursuivi en France pour corruption. Ce dernier a ainsi été entendu avec son épouse Evelyne Diatta à la mi janvier par le juge Roger Le Loire qui instruit l'affaire de l'équipementier français Marck, soupçonné d'avoir versé plus de 2 millions d'euros de commissions à l'ancien directeur de cabinet d'Ali Bongo.