Côte d'Ivoire : la prorogation de l'opération de révision de la liste électorale pourrait coûter cher à l'Etat

Par Emmanuel Atcha  |   |  307  mots
L'opération de révision de la liste électorale en Côte d'Ivoire démarrera le 18 juin 2018 et devra durer six jours. (Crédits : Reuters)
4,6 milliards de francs CFA, soit environ 8,12 millions de dollars, c'est ce coûtera l'opération de révision de la liste électorale en Côte d'Ivoire qui débutera ce 18 juin.

L'opération de révision de la liste électorale démarrera le 18 juin et durera pas moins de six jours. Selon le vice-président de la Commission électorale indépendante (CEI), Gervais Coulibaly, qui répondait aux questions de la presse locale, l'opération coûtera à l'Etat 4,6 milliards de francs CFA, soit environ 8,12 millions de dollars. Un budget important, à en croire le responsable de la CEI.

Maîtriser les délais pour maîtriser les coûts

Evoquant la tenue de l'opération de révision de la liste électorale aux dates prévues, Gervais Coulibaly a exhorté les populations ivoiriennes à faire en sorte d'éviter toute prorogation pour limiter les dépenses liées à l'organisation des élections.

«Un jour de plus, ce sont plusieurs centaines de millions à débourser. Les Ivoiriens eux-mêmes devraient nous aider à mieux utiliser l'argent du contribuable, en nous aidant à éviter une prorogation», a rappelé le vice-président de la CEI. D'après lui, après la prorogation du mandat des élus locaux, le gouvernement ivoirien a demandé que les élections locales soient organisées avant la fin de l'année 2018. Ainsi, une prorogation de la révision de la liste électorale risquerait de mettre à mal ce chronogramme, a-t-il fait remarquer.

«Si nous commençons par faire des prorogations, nous risquons de nous retrouver en 2019. Et les élus locaux auront du mal à gérer leurs circonscriptions parce qu'ils n'auront plus cette caution légale», a averti Coulibaly.

La mise en garde du responsable de la CEI tombe à pic. Alors que l'opération de révision de la liste électorale est censée démarrer dans quelque 72 heures, on ne sait toujours pas si tous les Ivoiriens accepteront d'y participer. Certaines tendances politiques de l'opposition, prétextant que la CEI est «illégale» et «illégitime», pourraient appeler leurs militants à boycotter le scrutin.