BAD  : un groupe consultatif pour créer 25 millions d'emplois au profit des jeunes africains

Par Sylvain Vidzraku  |   |  491  mots
Sur les 13 millions de jeunes qui entrent chaque année sur le marché du travail, seuls trois millions occupent un emploi salarié décent.
Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina vient de procéder au lancement à Abidjan, d'un Groupe consultatif présidentiel de la jeunesse. Ce réseau de jeunes de moins de 40 ans aura pour mission de proposer «des idées et solutions innovantes» pour créer 25 millions emplois au profit des jeunes africains.

L'engagement de Akinwumi Adesina en matière d'emploi des jeunes ne faiblit pas. Le président de la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, en ce début de semaine dans la capitale ivoirienne Abidjan, la mise sur pied d'un groupe consultatif de jeunes. Selon Adesina, ce réseau de jeunes sera destiné à proposer «des idées et des solutions innovantes» pour créer 25 millions emplois pour les jeunes du continent africain.

Le groupe a été lancé en présence de plusieurs chefs d'Etat, notamment Ellen Johnson Sirleaf du Liberia, Macky Sall du Sénégal, Alpha Condé de la Guinée et Alassane Ouattara de la Côte d'Ivoire.

«Nous sommes conscients de l'énergie, de la créativité, de l'innovation et de l'excellence entrepreneuriale phénoménales qu'offrent beaucoup de nos jeunes, c'est pour cette raison que la Banque africaine tient à être conseillée par des jeunes d'avant-garde sur ses politiques, ses actions et programmes en faveur de la jeunesse d'Afrique», a expliqué Akinwumi Adesina.

«Si nous réglons le problème du chômage des jeunes, l'Afrique gagnera 10% à 20 % de croissance annuelle. Ce qui signifie que le PIB de l'Afrique augmentera de 500 milliards de dollars par an durant les trente prochaines années. Le revenu par habitant augmentera quant à lui de 55% par an jusqu'en 2050», a commenté le Top management de la BAD.

Présidé par Ashish Thakkar de l'Ouganda, PDG et fondateur du groupe Mara, le groupe consultatif est composé de neuf membres, tous âgés de moins de quarante ans. Il s'agit de Uzodinma Iweala du Nigéria, de Mamadou Touré du Cameroun, de Vanessa Moungar du Tchad, de Francine Muyumba de la RD Congo, de Jeremy Johnson des Etats-Unis, de Clarisse Iribagiza du Rwanda, de Ada Osakwe du Nigéria et de Monica Musonda de la Zambie.

Le chômage, un grand danger pour le Continent

Le mal que constitue le chômage n'est plus à démontrer. Pour plusieurs institutions, il s'agit même d'une bombe à retardement prête à exploser. La BAD indique que sur les 13 millions de jeunes qui entrent chaque année sur le marché du travail, seuls trois millions occupent un emploi salarié décent. Le reste estime, la BAD, restent sous-employés ou ne disposent que d'un emploi précaire. «Si rien n'est fait, le déficit d'emplois - plus de huit millions par an - va aller en s'aggravant, car le nombre de jeunes en Afrique devrait doubler pour atteindre plus de 800 millions dans les prochaines décennies», alerte l'institution financière multilatérale dans un communiqué.

L'Afrique connaît «une crise du chômage des jeunes» et si des opportunités d'emploi ne leur sont pas offertes, «la croissance rapide de la population des jeunes en Afrique pourrait poser de sérieux problèmes, tant au plan social, qu'économique, politique et sécuritaire, notamment l'immigration clandestine et l'adhésion à des groupes rebelles ou terroristes», avertit encore la BAD.