Élections consulaires des 29 et 30 mai : la voix des Français de l’étranger compte… aussi !

Alors que la pandémie du covid-19 s'abattait sur la planète, nombreux furent-ils à prédire l'émergence d'un « monde d'après » qui questionnerait, voire bouleverserait, nos fondamentaux et nos pratiques. Alors que des élections intermédiaires telles que les européennes et les régionales se sont progressivement imposées comme des temps forts, les élections consulaires peinent à jouir de la même dimension médiatique et politique. Comment expliquer ce relatif silence depuis les premières élections qui remontent à... 1982 ?
(Crédits : DR.)

Loin des yeux, loin du cœur ?

Un brin galvaudé, cet adage populaire ne saurait être satisfaisant. Les 2,5 millions de Français qui sont actuellement établis à l'étranger sont partie prenante de la vie démocratique française, bénéficiant de la représentation nationale au même titre que les 66 millions de Français métropolitains et ultra-marins.

Pourtant les besoins, les enjeux et les aspirations des Français de l'étranger peinent à être audibles au-delà de leurs pays d'expatriation, comme cela est notamment pour le cas pour les 1 400 compatriotes inscrits dans les registres consulaires de la République Démocratique du Congo que notre liste souhaite représenter à l'issue de l'élection, le 30 mai prochain.

Au regard de sa population, la RDC est le deuxième pays francophone du monde après la France, tandis que sa capitale, Kinshasa, est la première mégapole francophone du monde. Aussi, alors que la capacité de rayonnement de la France dans ce pays et, plus généralement, sur ce continent se voit être continuellement mise au défi par d'autres puissances étrangères, et que la crise sanitaire liée à la pandémie du covid-19 a enrayé la dynamique générale de l'expatriation, la représentation des Français de l'étranger et, au-delà, de leurs conditions de vie à l'extérieur du territoire français sont des sujets éminemment importants que l'on se trouve à Kinshasa... ou à Paris.

Économie, éducation& protection : écouter, informer et agir

Dans le cadre anxiogène de la pandémie du covid-19, la mission de proximité et d'information à l'égard des ressortissants qui incombe aux Conseillers consulaires est revenue au cœur des attentes et besoins des Français de l'étranger. Nous nous devons de faciliter leur vie quotidienne en apportant renseignements et solutions concrètes face à des problématiques telles que l'accès à la vaccination et le futur « pass sanitaire » ou encore le rapatriement sur le territoire français au besoin. A l'instar des démarches engagées en France métropolitaine et dans les territoires d'Outre-Mer, cela requiert de simplifier le service public consulaire par souci d'efficacité.

De manière plus générale, les Conseillers consulaires s'assurent et veillent à la définition et à la mise en œuvre d'un cadre favorable pour les Français résidant à l'étranger.

Prenons l'exemple de l'activité économique. Installé en RDC depuis des années, il nous apparait de façon évidente que le pays se trouve à un moment charnière de son développement et qu'il représente un fort potentiel dans lequel la France et ses ressortissants sur place ont un rôle décisif à jouer.

En effet, avec des prévisions de croissance du PIB estimées à 3,2% pour 2021 et à 4,5% du PIB pour l'année 2022 [1], le pays pourrait représenter un véritable eldorado pour les investisseurs et entrepreneurs français sur un marché devenu, au fil du temps, plus international et plus concurrentiel.

Dans le cadre de nos activités, mes colistiers et moi-même avons repéré des sources de croissance fondées sur la digitalisation des services, la formalisation de l'économie ou encore l'émergence réelle d'une classe moyenne. Acteurs de terrain, il nous revient à nous, Conseillers consulaires, de contribuer activement à la définition d'un cadre fiscal et social favorable aux acteurs privés français.

Autre illustration, au niveau de l'action sociale. Alors que Kinshasa est aujourd'hui la première mégapole francophone du monde avec plus de 17 millions d'habitants, de nombreux observateurs déplorent une baisse du niveau de maitrise de la langue française. Une tendance qui semble indissociable d'un système éducatif inégal qui souligne, plus que jamais, la nécessité pour les Français à l'étranger de pouvoir assurer l'accès, pour leurs enfants, à un réseau français d'enseignement d'excellence.

D'une manière plus générale, c'est à nous, Conseillers consulaires, d'agir sur l'ensemble des dispositions qui concourent à la protection et au bien-être de chacun.

Au-delà des impératifs sociaux et économiques dont ils ont la responsabilité, les Conseillers consulaires sont, avant tout, les relais démocratiques d'information entre les ressortissants et les ambassades et consulats. Ils contribuent également à mettre en place les mécanismes qui participent au rayonnement de la France à l'étranger. Saisissons donc les élections des 29 et 30 mai en République Démocratique du Congo et à travers le monde pour réaffirmer - via cet acte citoyen que constitue le vote - la force du lien qui unit les quelques 1,7 million d'électeurs français à leur pays.

(*) Henry Wazne est candidat aux élections consulaires, tête de liste de la circonscription de la République Démocratique du Congo

[1]Banque africaine de développement, Perspectives économiques en République Démocratique du Congo, 2019

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