[Digital Forum LTA ] COP27 : l'Afrique face à l'urgence climatique

La Tribune Afrique, dans le sillage de la COP22, organise le 29 novembre un forum dédié à la COP27 et ses principales recommandations. Des décideurs venus de différents horizons reviendront tout au long des tables-rondes de ce forum sur les enjeux de cette COP pour l'Afrique, sur le rôle des pays africains dans la détermination d'un nouvel agenda climatique mondial, sur les mécanismes du financement climatique, notamment ceux proposés lors de la COP27, et surtout sur les capacités des Etats africains à faire face l'urgence climatique dans un contexte de crise économique mondiale.

En 2021, les délégations africaines étaient reparties de Glasgow avec un bilan en-deçà de leurs exigences. Pourtant, selon le dernier rapport du GIEC, il ne resterait plus que 3 ans pour changer de paradigme afin d'éviter des effets climatiques irrémédiables. Depuis Sharm-el-Sheikh, les délégations africaines ont défendu leurs positions. Entre financement, formation et réglementation, La Tribune Afrique fait le bilan des négociations.

Fin 2021, les Nations unies estimaient qu'en 2030 « jusqu'à 118 millions de personnes extrêmement pauvres seront exposées à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes en Afrique si des mesures adéquates -n'étaient- pas prises » et qu'il en coûterait jusqu'à 3% de PIB à l'Afrique subsaharienne d'ici 2050, sans  mesures appropriées. Responsable d'à peine 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES), l'Afrique qui paye le prix fort du changement climatique, ne concentre que 26 % des financements climatiques au niveau mondial, soit 18,5 milliards de dollars par an.

Pourtant, la croissance démographique associée au développement du tissu économique, pourraient aggraver la situation dans les années à venir car la demande énergique augmente en moyenne, deux fois plus vite que dans le reste du monde. Entre la recrudescence des épisodes de sécheresses observée de Madagascar au Kenya en passant par la Somalie, l'Ethiopie et l'Afrique du Sud, la montée des eaux dans l'Océan indien et la déforestation qui touche le 2è poumon vert de la planète (selon le Joint Research Center, la République démocratique du Congo (RDC) aurait perdu 20% de sa couverture forestière en seulement trois décennies), la prise de conscience climatique des Africains, n'est plus à démontrer. C'est donc avec des revendications précises que les délégations africaines s'étaient préparées la COP27 de Sharm-el-Sheikh.

Le multilatéralisme à l'épreuve du risque climatique

A l'issue de la COP21, les pays industrialisés s'étaient engagés à porter leur aide financière à hauteur de 100 milliards de dollars par an, afin de soutenir les pays émergents dans leur transition climatique. Malheureusement, ces engagements n'ont pas été tenus. Cela n'a pourtant pas empêché les pays du sud d'arriver à Glasgow en 2021, avec de nouvelles exigences et la ferme intention d'instaurer un nouveau financement consacré aux « pertes et préjudices » relatifs aux dégâts irréversibles engendrés par des catastrophes climatiques soudaines ou aux phénomènes à occurrence lente. Les Etats Unis et l'Union européenne (UE) qui ne souhaitaient pas créer une jurisprudence qui se serait soldée par un procès à plusieurs milliards de dollars, s'y sont fermement opposés. Organisations internationales de l'environnement et bailleurs multilatéraux ont appelé à une prise de conscience globale pour aider les pays du Sud à gérer leur transition climatique.

« L'Afrique a besoin d'une action collective décisive plutôt que de mots plus encourageants. Le non-respect de cet engagement tardif maintenant, avec la moitié des 100 milliards de dollars réservés aux coûts d'adaptation, sapera le principe même de l'action multilatérale », alertaient Akinwumi A. Adesina (BAD), Ngozi Okonjo-Iweala (OMC), Vera Songwe (ex-CEA), en amont de la COP26. Selon un rapport du 4 novembre 2021 (La tempête s'annonce du programme des Nations unies pour l'environnement), les coûts estimés de l'adaptation et les probables besoins de financement pour l'adaptation dans les pays en développement « sont cinq à dix fois plus élevés que les flux de finance publique internationale destinée à l'adaptation ».

La Tribune Afrique reviendra sur le bilan africain de la COP27, à l'occasion de son Forum Digital du 29 novembre qui réunira acteurs publics et privés et experts de haut niveau sur le climat.

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