Aurélien Lechevallier  : « Nous voulons construire de nouvelles relations avec tout le continent »

La troisième édition d'AfricArena a été activement soutenue par la France dans le cadre de sa nouvelle politique vis-à-vis du continent. Entretien avec Aurélien Lechevallier, ambassadeur de France en Afrique du Sud.
Aurélien Lechevallier, ambassadeur de France en Afrique du Sud.
Aurélien Lechevallier, ambassadeur de France en Afrique du Sud. (Crédits : MEAE)

La Tribune Afrique : Pourquoi l'ambassade de France soutient-elle AfricArena ?

Aurélien Lechevallier : Nous soutenons un grand nombre d'évènements en Afrique. C'est une manière de confirmer la nouvelle politique de la France vis-à-vis du continent, détaillée lors du discours du président Macron, à Ouagadougou, le 28 novembre 2017. Il en a énoncé les grands principes, avec une priorité donnée aux questions concernant les femmes, l'innovation, l'environnement, la tech...

Au-delà de ces thèmes, c'est une nouvelle approche qui est au cœur de notre politique étrangère. Elle porte sur des partenariats. En plus des partenariats habituels dans l'Afrique francophone, nous voulons mettre en place des initiatives similaires en Afrique anglophone et lusophone. Autrement dit, nous voulons construire de nouvelles relations avec tout le continent et faire en sorte, comme le président Macron l'a dit à Ouagadougou, que « l'Europe et l'Afrique s'arriment », à travers la coopération entre gouvernements et sociétés civiles.

Quels sont les prochains évènements qui rythmeront cette nouvelle approche ?

Nous avons un nombre impressionnant d'évènements prévus ! Mais l'un des plus emblématiques sera, autour du 20 janvier, à Versailles, avant le forum économique mondial de Davos, un forum avec des dirigeants d'entreprises africaines. En outre, le sommet Afrique France - ville durable se tiendra du 4 au 6 juin à Bordeaux. A cette occasion, nous accueillerons une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement et plus de 500 entreprises, puisque la dimension économique y sera très présente. Elle sera notamment incarnée par un village des solutions pour la ville durable. Ce sera un moment fort de la relation avec nos partenaires. Et bien sûr, l'Afrique sera présente à VivaTechnology, le 11 juin prochain, pour des rencontres avec des investisseurs.

Quid de la relation avec l'Afrique du Sud, dans la tech en particulier ?

Nous pouvons parler d'alignement des planètes entre l'Afrique du Sud et la France : les deux présidents sont arrivés en même temps, ils se sont rencontrés et partagent la même exigence sociale très forte en ce qui concerne le chômage, notamment, et particulièrement celui des jeunes, dont le taux se situe à 50% en Afrique du Sud. En outre, le contexte est porteur. Le nouveau président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a fait de la lutte contre la corruption, qui rendait les investissements difficiles, l'une de ses priorités. Et si quelque 350 entreprises françaises sont déjà implantées en Afrique du Sud, nous souhaitons ouvrir un nouveau chapitre dans la relation.

Malgré la concurrence internationale sur place, le terreau y est fertile. C'est particulièrement vrai pour la tech, au Cap, notamment. Le pays bénéficie d'infrastructures solides, avec un bon réseau télécoms, bancaire et financier. Sans oublier de nombreux acteurs qui souhaitent se lancer dans la tech. Enfin, la ville du Cap a mis en place une remarquable politique d'accueil. En conséquence, nombreuses sont les startups françaises qui s'y sont installées.

Et bien sûr, des initiatives comme la French Tech, qui dispose d'un hub sur place et a récemment ouvert une antenne à Johannesburg, ainsi que les plateformes AfricArena et Silicon Cape, rendent l'écosystème très porteur. Il s'agit donc de catalyser tout cela, de monter en puissance et faire en sorte qu'au-delà de la France, ce soit l'Europe tout entière qui s'intéresse au continent et s'engage dans des partenariats.

Propos recueillis par Irène Frat

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