« Nous allons projeter l'ISM dans de nombreux pays de la région »

Le sénégalais Amadou Diaw vient de célébrer en grande pompe, à Dakar et Saint-Louis, les 25 ans de son école privé, la première en Afrique de l'Ouest : l'ISM. L'occasion d'annoncer officiellement, la cession de la majorité de ses parts au Groupe international Galileo Global Education. Au gré de ce qu'il se plait à appeler, un brin taquin, un « mariage », le pionnier de l'enseignement privé sénégalais entend donner une dimension continentale à l'ISM. Marc-François Mignot-Mahon, Président de Galileo Global Education, et désormais actionnaire majoritaire de l'ISM, revient dans un entretien accordé à La Tribune Afrique sur les enjeux et les objectifs de cette alliance capitalistique et industrielle.

La Tribune Afrique : Le fondateur de l'ISM, Amadaou Diaw, vient d'annoncer votre « mariage ». Est-ce un « mariage » d'amour ou de raison ?

Marc-François Mignot-Mahon : C'est clairement un mariage d'amour. Nous avons sillonné le continent africain à la recherche d'une perle comme l'ISM sur laquelle nous avons porté notre choix. Ce fût d'abord la rencontre de deux hommes pour un projet panafricain qu'avait déjà en germe Amadou Diaw et qui est en ligne avec l'ADN de notre groupe.

Cette association ISM-Galileo est-elle de nature capitalistique, industrielle ou va-t-elle bien au-delà ?

C'est un d'abord mariage capitalistique qui a pour but de projeter l'ISM sur tout le continent africain. En plus, c'est aussi la possibilité d'apporter à l'ISM des contenus qui viennent de toutes nos écoles pour qu'elle puisse se développer dans le digital, dans le design et dans tous les secteurs où le Sénégal et l'Afrique a de grands besoins d'éducation.

Que représente l'Afrique pour le groupe Galileo ?

Notre noms complet est Galileo Global Education. Global, cela veut dire que nous voulons offrir à nos étudiants une expérience globale. Mais, nous avons une stratégie qui est différente de la plupart des acteurs mondiaux de l'enseignement supérieur. Nous ne projetons pas nos écoles en Afrique. Nous préférons identifier des partenaires africains que nous aidons à se développer parce que nous considérons que cela a du sens pour un jeune européen, un jeune indien, un jeune chinois ou même mexicain de venir passer un semestre ou même une année d'étude au Sénégal ou dans d'autres pays de la région. Comme cela fait du sens à des prix abordables d'avoir des jeunes africains qui vont dans d'autres écoles sur d'autres continents. Le monde est désormais un village et l'éducation doit accompagner ce mouvement de société. Aujourd'hui, nous devons construire de manière globale ensemble et cette richesse là nous entendons bien la partager. C'est d'ailleurs l'objet même de ce mariage qui représente une expérience globale pour nos étudiants.

Justement, il existe un Erasmus (programme d'échange d'étudiants) européen. Certains pédagogues africains plaident pour un programme similaire pour le continent. Peut-on augurer que cette alliance aille dans le sens d'un programme mondial de même nature ?

Bien sûr ! C'est bien de cela qu'il s'agît en offrant la possibilité aux étudiants d'effectuer un semestre ou une année d'étude à l'étranger à des conditions financières accessibles. Tous les étudiants rêvent d'aller dans les grandes universités américaines, mais cela a un coût extraordinairement élevé. Le fait de marier de manière capitalistique les écoles permet de mettre en place des programmes d'échange entre continents dans des conditions qui relèvent de l'ordre du possible pour les jeunes sans leur vendre du rêve. Donc oui, notre ambition est celle-là. Car, aller en Inde pour un jeune africain cela fait du sens comme le fait qu'un jeune indien vienne en Afrique. C'est le cas aussi pour un étudiant français. Mais, il ne vient pas dans une école française, avec des professeurs français vivre en vase clos avec des français. Il vient dans une école sénégalaise de grande qualité pédagogique, vivre une expérience africaine. C'est comme cela que nous allons faire avancer cette ambition d'Erasmus mondial.

Pour revenir au capital. Quid du rôle du fonds Providence dans cette alliance ?

Nous avons des actionnaires, parmi lesquels on compte le fonds Providence et la caisse des dépôts et de consignations. Mais, nous ne sommes pas un fonds. Nous sommes un industriel qui opère dans l'éducation. Nos actionnaires connaissent et supportent ce projet de développement panafricain.

Est-ce que cette alliance représente un effort financier pour vous et vos actionnaires ?

La raison pour laquelle Amadou Diaw s'est allié à nous c'est justement pour avoir des moyens. Par exemple, parmi les premières actions que nous allons mener concerne la construction d'un campus à Dakar. A l'aune de sa qualité pédagogique, l'ISM aura aussi les moyens en termes logistiques de grande qualité également.

Est-ce que vous regardez vers d'autres pays africains ?

C'est un projet panafricain. Nous allons regarder les territoires avec les équipes de l'ISM et nous allons déployer l'ISM dans de nombreux pays de la région. Des pays francophones, mais aussi anglophones.

Quels sont les écueils que vous appréhendez dans ce sens ?

Pour pouvoir se développer, il faut beaucoup se structurer. Parce que quand on est le leader d'un territoire, c'est déjà une formidable réussite. Mais, pour pouvoir aller se projeter à l'international et couvrir les territoires de la région et de l'ensemble du continent, il faut beaucoup de structures, de process et de méthode. Nous nous en disposons via notre expérience. Nous connaissons la qualité de l'ISM et il va falloir marier ses cultures et apporter ce que nous savons faire tout en respectant l'ADM et la dimension sociale africaine et la sensibilité sénégalaise de l'ISM.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 31/01/2017 à 18:26
Signaler
C'est l'avènement d'une ère nouvelle pour l'épouse et c'est du tout benef pour la jeunesse sénégalaise et africaine. L'ISM a séduit toute une generation. Im était temps de passer à une autre étape. Vivement que ca prospére.... Bon vent à l'ISM, "seul...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.