Congo : Denis Sassou Nguesso met sur les rails la Haute autorité de lutte contre la corruption

Au Congo, Denis Sassou Nguesso semble résolu à en finir avec la corruption. Présidant le Conseil de ministres ce jeudi 20 septembre, il a approuvé la dissolution de l’actuelle Commission anti-corruption et l’Observatoire anti-corruption pour la création prochaine d’une Haute autorité de lutte contre la corruption, encadrant également le choix de son dirigeant.
Ristel Tchounand
(Crédits : Reuters)

Les choses ne seront plus les mêmes au Congo. C'est en tout cas ce que traduit la volonté affichée de Brazzaville face au fléau que représente la corruption dans ce pays d'Afrique centrale. Présidant le Conseil de ministres ce jeudi 20 septembre, Denis Sassou Nguesso a approuvé la dissolution de l'actuelle Commission anti-corruption et le projet gouvernement de création d'une Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC), indique le communiqué officiel. Une information que le ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement Thierry Moungala s'est empressé de relayer sur Twitter.

 La direction de la HALC ouverte à «tout citoyen»

« L'objectif de cette HALC est de rompre avec les mentalités déviantes et les comportements négatifs du passé, et ce dans le souci de prévenir et réprimer plus efficacement les actes de corruption, de concussion et de fraude », a expliqué le porte-parole du gouvernement, Thiérry Lézin Moungalla, selon le communiqué.

En ce qui concerne la gestion de la future entité, le gouvernement a décidé que la direction de la HALC sera confiée à une personnalité choisie après un appel à candidatures publiques, auquel « tout Congolais jouissant de ses droits civiques et non condamné pour des crimes ou délits, ou à une sanction privative de liberté, pourra postuler ».

L'effort en vaut la peine. Car, à en croire le Transparency International, le Congo apparaît comme l'un des pays les plus corrompus au monde. Il arrive 161ème sur 180 pays à travers le monde dans le rapport publié en février dernier.

Dans l'indice 2017 de perception de la corruption le pays dirigé par Denis Sassou Nguesso arrive en effet 161ème sur 180 pays à travers le monde, régressant de 15 rangs par rapport à à 2015 :

corruption

De quoi garantir le soutien du FMI ?

Le projet d'une Haute autorité de lutte contre la corruption intervient à un moment où ma justice suisse a condamné fin août un ex-négociant de pétrole au Congo pour versements de pots de vin. Une affaire qui impliquerait non seulement la Société nationale de pétrole du Congo (SNPC), mais aussi Edgar Nguesso, neveu du président Denis Sassou Nguesso.

En créant par ailleurs cette nouvelle instance anti-corruption indépendante, le président congolais répond à l'une des conditions du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre des réformes préalables à un appui financier de l'Institution de Bretton Woods, dans un contexte de crise économique. Rappelons que ces réformes touchent la gouvernance, la transparence, et la gestion des finances publiques. Mais la création de la HALC à elle seule ne devrait suffire pour garantir la nouvelle trajectoire prise par Brazzaville. Le gouvernement congolais sera également attendu sur le respect des règles régissant la future entité.

Ristel Tchounand

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