Le Sénégal veut doubler sa production rizicole dans la vallée du fleuve d’ici 2020

La vallée du fleuve Sénégal occupe une place de choix dans la politique sénégalaise pour l’autosuffisance en riz. Le pays, qui a mis sur pieds depuis 2008 un Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar), veut faire passer la quantité de riz produite dans cette région nord de 455.000 tonnes actuellement à 875.000 tonnes en 2020.
L’amélioration de la production est salutaire pour le Sénégal, parmi les plus gros consommateurs de riz en Afrique et qui a réduit progressivement sa dépendance aux importations depuis 2007.
L’amélioration de la production est salutaire pour le Sénégal, parmi les plus gros consommateurs de riz en Afrique et qui a réduit progressivement sa dépendance aux importations depuis 2007. (Crédits : Africa Rice)

La production du riz dans vallée du fleuve Sénégal occupe une place de choix pour la réussite du programme sénégalais d'autosuffisance en riz. La culture rizicole dans cette zone nord du pays devrait couvrir 57 % des besoins nécessaires à l'atteinte de l'autosuffisance. Ce qui a poussé l'Etat Sénégalais à axer davantage sa politique sur cette région spécialisée dans la culture d'irrigation pour rehausser le niveau de sa production. La quantité de riz de la vallée du fleuve Sénégal, de 455 mille tonnes actuellement, devrait passer à 875 mille tonnes d'ici à 2020, si les politiques les stratégies sont correctement exécutées, a affirmé le directeur du développement et de l'appui aux collectivités locales de la Société nationale d'exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal (SAED), Amadou Thiam.

« Nous sommes aujourd'hui à presque 455 mille tonnes de riz qui sont produites au niveau de l'ensemble de la vallée du Sénégal et nous pensons que, d'ici 2020, si les mesures ou bien les stratégies sont mises en œuvre, cela nous permettra facilement d'atteindre 875 mille tonnes de riz », a déclaré Amadou Thiam, lors de son intervention à l'occasion de la 10e assemblée générale de l'Amicale des conseillers agricoles et conseillères en promotion féminine de la SAED, rapporté par l'Agence de presse sénégalaise (APS).

Une kyrielle de mesures d'accompagnement

Pour atteindre ces objectifs, l'Etat sénégalais par le bais de la SAED, a annoncé un ensemble de mesures incitatives pour soutenir la production et la transformation. A commencer par le partenariat noué avec la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (CNCAS) pour accompagner la politique agricole, par une ligne de crédit de 10 milliards de francs CFA autour de cette institution destinés aux financements des producteurs.

D'autres points à souligner portent sur l'accent mis sur la consommation du riz local, souvent boudé par les consommateurs pour sa mauvaise qualité, ainsi que sur l'équipement de la vallée en unités de transformations. « Si vous regardez les unités de transformation qui existent au niveau de la vallée, la capacité de transformation est de 339 tonnes/h et si l'ensemble de ces unités fonctionnaient pendant toute l'année, c'est près d'un million de tonnes qui pourrait être transformé », a relevé le directeur de développement de la SAED, avant d'ajouter que : « entre 2014 et 2018, il y a plus de 24 unités de transformations qui se sont déjà installées ».

Cette amélioration dans production et la transformation du riz dans la vallée du fleuve Sénégal, ne va pas sans contraintes majeures, liées aux difficultés pour les producteurs de trouver des débouchés commerciaux pour leur production, sachant que le riz local n'est pas très prisé par les Sénégalais, bien que l'on constate de nets progrès dans ce domaine.

Toutefois, l'amélioration de la production est salutaire dans ce pays, parmi les plus gros consommateurs de riz en Afrique -environ 90 kg/an par habitant- et qui a réduit progressivement sa dépendance aux importations depuis 2007.

Une question de sécurité alimentaire

Le monde se souvient encore de la crise alimentaire de 2008 qui a fortement secoué le Sénégal. Un pays qui en 2007 importait 72% de ses besoins en riz. L'accroissement démographique et l'urbanisation croissante ont augmenté significativement les besoins de consommation, amenant le Sénégal à recourir à des importations massives de cette denrée qui occupe une place de choix dans les habitudes culinaires des Sénégalais.

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Commentaire 1
à écrit le 06/03/2023 à 20:26
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Je crois que pour améliorer la compétitivité du riz local sur le marché, une expertise sur son goût et sa qualité doit être développée. Il en va de même pour la promotion.

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