L'Algérie va entamer une révision de sa politique de subventions jugée jusqu'alors comme vague. En effet, le gouvernement a lancé en début de cette année un recensement économique global qui, selon le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, devrait servir à «définir les catégories aisées et celles vulnérables qui ont réellement besoin de la subvention de l'Etat». Cette étude devrait permettre d'entrer dans une nouvelle phase, celle d'une «excellence mesure» qui consiste au ciblage des subventions, laquelle selon lui, pourrait intervenir dès le second semestre 2019.
Pour justifier ce projet, le chef de l'Exécutif, qui s'exprimait à l'occasion de la présentation du bilan de son gouvernement pour l'année 2017, a estimé que les modèles socioéconomiques traditionnels fondés sur le rôle de l'Etat en tant qu'employeur principal et fournisseur de subventions doivent être modifiés pour que cela profite à la «vraie couche» de la société se trouvant dans le besoin. Répondant aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse ce week-end, Ahmed Ouyahia a indiqué que «le citoyen doit savoir qu'il n y'aura aucun changement dans la politique de subventions sociales en 2018 et lorsque nous définirons le nouveau mode, nous veillerons à l'expliquer et nous entamerons sa mise en œuvre, qui pourrait intervenir au cours du 2e semestre 2019. Nous ne pouvons pas nous aventurer, car il s'agit d'une question délicate et il faudrait faire preuve de vigilance et de précaution».
«En maintenant la subvention telle qu'elle est aujourd'hui, celui qui perçoit un salaire mensuel de 100 millions de centimes continuera à bénéficier de la subvention de l'Etat [...], ce qui est invraisemblable, voire inacceptable», a déclaré le Premier ministre algérien, en précisant que dans les nouvelles démarches pour rectifier la politique de subventions, les catégories à faibles revenus et la classe moyenne «qui constitue l'épine dorsale du pays» seront épargnées.
Deux chantiers déjà lancés
Pour rendre plus performant le système d'aides de l'Etat, le gouvernement algérien a déjà lancé deux chantiers, dont un premier au niveau du ministère de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire.
«Nous avons confié au ministère de l'Intérieur qui enregistre un progrès notable en termes de numérisation et d'informatique pour une coordination avec tous les secteurs (Trésor public et sécurité sociale) pour un recensement économique global», a détaillé Ahmed Ouyahia.
Quant au second chantier, il concerne le ministère des Finances, mais en coordination avec la Banque mondiale et devrait permettre de mettre à profit les expériences des autres pays en matière de reconsidération de la politique de subventions de l'Etat.
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