Le Japon intervient contre l'insécurité alimentaire au Cameroun

Le Japon vient de débloquer un montant de 1,7 milliard de francs CFA au profit de l'Etat camerounais pour appuyer les opérations d'urgence du Programme alimentaire mondial dans la région. Aujourd'hui encore, une frange de la population dans ce pays de l'Afrique centrale est fortement affectée par l'insécurité alimentaire et la malnutrition.
D'après le PAM, la proportion des personnes en insécurité alimentaire au Cameroun est passée de 38,8% en 2000 à 15,4% en 2014, dépassant ainsi l'objectif fixé dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

En une année, le Japon réagit pour la seconde fois à la situation des populations en proie à l'insécurité alimentaire et la malnutrition au Cameroun. L'Empire du Soleil levant vient en effet de débloquer une nouvelle enveloppe de 1,7 milliard de francs CFA en faveur de ces populations dans le cadre d'un appui aux opérations d'urgence du Programme alimentaire mondial (PAM).

D'après Abdoulaye Baldé, représentant de l'antenne du PAM au Cameroun, le don japonais viendra en appui aux opérations d'urgence du PAM en faveur des populations affectées par l'insécurité alimentaire et la malnutrition au Cameroun. «Avec le don japonais, il est désormais envisageable d'augmenter la ration qui se situe à présent à hauteur de 65% par rapport au montant initial», a indiqué le représentant de l'agence onusienne au Cameroun.

Dans les régions de l'Adamaoua, de l'extrême nord, de l'est et du nord du Cameroun, quelque 548 000 personnes bénéficient d'une aide alimentaire du PAM, constituée de vivres et d'argent. D'après certaines sources, en raison de l'insuffisance de moyens nécessaires due aux difficultés de mobilisations de fonds auprès des bailleurs, l'assistance financière de l'agence onusienne dans les camps de réfugiés a été réduite de moitié en octobre 2016, passant de 16 000 à 8 000 francs CFA par mois.

A l'origine, Boko Haram et la crise centrafricaine

Le travail du PAM dans les camps de réfugiés au Cameroun est assez difficile. D'après les chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (IOM), environ 350 000 réfugiés originaires de la Centrafrique et du Nigéria se sont ajoutés aux 237 964 Camerounais qui ont dû quitter leurs contrées dans un mouvement de migration interne.

Victime des attaques de la secte terroriste Boko Haram dans la région de l'extrême nord du pays et de l'instabilité en Centrafrique, dont les conséquences affectent directement la région de l'est du Cameroun, ces personnes comptent aujourd'hui sur l'assistance du PAM.

Notons que ce n'est pas la première fois que le Japon soutient la mission du PAM au Cameroun. Début mars 2017, il avait octroyé une aide de 3,1 milliards de francs CFA pour appuyer les efforts du pays à faire face à la double crise sécuritaire et alimentaire qui secoue certaines de ses régions.

A en croire les autorités, ce financement était destiné à appuyer les déplacés internes de la région de l'extrême nord ainsi que les réfugiés nigérians et centrafricains et est reparti entre plusieurs programmes des Nations Unies, dans le cadre de la lutte contre la secte islamique nigériane du Boko Haram.

«Cette contribution réitère le soutien et la solidarité du peuple japonais envers le Cameroun et témoigne du grand respect au travail acharné des organisations des Nations Unies pour apporter des solutions durables aux besoins croissants et urgents des populations affectées par les crises», avait alors déclaré Kunio Okamura, l'ambassadeur du Japon au Cameroun.

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