L'Afrique du Sud garde le cap sur le commerce réglementé des espèces menacées

Le gouvernement sud-africain maintient son engagement sur la question du commerce réglementé des espèces animales menacées ou protégées, notamment les rhinocéros. D'après la porte-parole du gouvernement Phumla Williams, cette position officielle est en conformité avec les législations en vigueur dans le pays et le commerce international de cornes de rhinocéros reste interdit conformément aux dispositions de la CITES.
A l'échelle du Continent, c'est l'Afrique du Sud qui subit aujourd'hui le plus les conséquences du braconnage de rhinocéros, puisque 529 individus de cette espèce y ont été tués cette année, selon les statistiques officielles.

Les autorités sud-africaines ne faiblissent pas vis-à-vis du commerce réglementé des espèces en danger, a laissé entendre la porte-parole du gouvernement, Phumla Williams ce 1er septembre lors d'une conférence de presse au Cap. D'après Williams, l'engagement de l'Etat sud-africain s'aligne sur la législation nationale et sur les dispositions de la Convention internationale sur le commerce des espèces en danger (CITES). Ainsi, a-t-elle précisé, le verdict antérieur de la Haute cour du Gauteng Nord sur l'émission de permis aux éleveurs de rhinocéros privés pour leur permettre de vendre des cornes sur le marché intérieur ne changera rien et le commerce international de cornes de rhinocéros reste interdit conformément aux dispositions de la CITES.

Alors que le mois dernier, ce verdict avait permis une première vente en ligne de corne de rhinocéros dans le pays, Phumla Williams a expliqué que la législation prévoit qu'une personne qui a acquis un permis de vente peut vendre des cornes de rhinocéros uniquement à une personne qui dispose d'un permis d'achat émis conformément à la loi sur la gestion de la biodiversité et de l'environnement de 2004.

Celle-ci prévoit que lors d'une vente en ligne de cornes de rhinocéros, le Département des Affaires environnementales (DEA) doit pouvoir suivre les opérations de près afin de procéder au suivi de conformité nécessaire.

Se félicitant des avancées en matière de réglementation de commerce des espèces menacées, la porte-parole du gouvernement a annoncé les avancées réalisées par la ministre des Affaires environnementales Edna Molewa, dans la vérification et l'audit de tous les stocks de corne de rhinocéros détenus en privé. «Cela aidera à empêcher les éventuelles contrebandes de cornes de rhinocéros obtenues illégalement, et à s'assurer que le pays dispose d'informations complètes et précises sur le nombre de cornes en Afrique du Sud à un moment donné, ainsi que sur le propriétaire enregistré de chaque corne», a-t-elle commenté.

Un moratoire sur le commerce des cornes de rhinocéros

Cette sortie de la porte-parole du gouvernement sud-africain intervient alors que le pays subit des critiques sur la supposée non-fiabilité du système de contrôle de la conformité des ventes de cornes de rhinocéros au cadre réglementaire. Plusieurs observateurs avaient commencé à s'inquiéter de ce que l'autorisation du commerce national des cornes de rhinocéros entraînerait une augmentation du trafic international de ces dernières, compte tenu du manque d'un cadre réglementaire dans le pays.

Abritant plus de 80% de la population mondiale de rhinocéros, l'Afrique du Sud reste le pays le plus exposé au braconnage de rhinocéros. Selon les statistiques officielles, 529 rhinocéros au total ont été tués cette année dans le pays. En 2009, l'Afrique du Sud avait adopté un moratoire sur le commerce de cornes de rhinocéros, dans l'objectif d'enrayer le braconnage. Toutefois, les éleveurs privés de rhinocéros font valoir que cette interdiction n'a pas réussi à freiner le braconnage. Ils ont d'ailleurs remporté une série de batailles judiciaires pour contourner le moratoire en vigueur depuis près de dix ans sur la vente de cornes de rhinocéros à l'intérieur du pays.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.