Le Soudan du Sud annule la fête de l’indépendance à cause de la crise

Comme l'année dernière, le Soudan du Sud a encore une fois décidé de ne pas fêter cette année l'anniversaire de l'indépendance du pays, prévu en juillet prochain. Plusieurs raisons sont évoquées par les autorités gouvernementales pour justifier cette décision.
Aujourd'hui, quelques deux millions de personnes sont en situation d'urgence alimentaire au Soudan du Sud. Elles sont victimes de la guerre civile qui sévit dans le pays depuis 2013.

Pas de fête d'indépendance cette année au Soudan du Sud. Le gouvernement évoque des raisons budgétaires pour justifier cette décision. Pour Juba, il s'agit là d'une question de priorité. L'argent prévu pour organiser les festivités sera alloué aux personnes dans le besoin, a notamment estimé le ministre de l'Information, Michael Makuei.

«Vu l'Etat dans lequel se trouve le pays, le gouvernement ne peut pas se permettre d'organiser des festivités. En ce moment ce dont les gens ont besoin, c'est de fonds pour nous sortir de la crise que nous traversons en raison du conflit armé», a précisé Makuei.

Sauf que ce n'est pas une première dans le pays. L'année dernière, la fête de l'indépendance avait été annulée par les autorités sud-soudanaises évoquant des raisons sécuritaires. En 2016, des combats ont en effet opposé, dans la capitale, les troupes du président Salva Kiir et celles du vice-président Riek Machar. Si aujourd'hui l'intensité des violences a diminué, l'économie du pays, très dépendante des exportations du pétrole, est durement impactée. La production de l'or noir est de 120 000 barils/jour, alors qu'avant la guerre, le pays produisait plus de 200 000 barils.

Un dialogue national blasé

Plongée dans une guerre civile depuis 2013, juste après son indépendance en 2011, la plus jeune nation au monde fait face aujourd'hui à une crise sécuritaire, économique et politique difficile. Le conflit a fait des milliers de morts et plusieurs millions de personnes déplacées. Près de deux millions de personnes sont en situation d'urgence alimentaire.

Pire encore, les aides humanitaires arrivent rarement dans les zones les plus touchées. Les travailleurs humanitaires sont quotidiennement ciblés par les rebelles. Pour ne rien arranger, les productions agricoles locales ont aussi gravement chuté. Les terres agricoles sont délaissées par les exploitants qui fuient le conflit.

Fin mai, le président sud-soudanais Salva Kiir a lancé un dialogue «inclusif» destiné à mettre fin à la guerre civile qui fait rage dans son pays. Mais les négociations sont toujours au point «mort». Riek Machar, opposant et principal rival à l'actuel chef de l'Etat, est exclu de ce dialogue national.

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