Santé publique : vers un vaccin contre Ebola ?

C'est peut-être l'espoir de vaincre le virus et même de stopper l'épidémie qui a décimé plus de 11 000 personnes en moins de deux ans. Des chercheurs américains ont découvert un nouvel anticorps capable de neutraliser les trois principales souches du virus. On n'est pas loin d'un vaccin contre Ebola.
«ZMappTM», un antiviral créé à partir du mélange de trois anticorps, s'est révélé sans effet contre les souches d'Ebola du Soudan et du Bundibugyo.

C'est la prestigieuse revue américaine Cell qui a donné l'information. Une équipe de chercheurs canadiens et américains vient de découvrir des anticorps humains capables de neutraliser in vivo les trois principales souches du virus Ebola. Une découverte qui représente l'une des plus grandes avancées face à cette maladie dont la présence signalée en RDC a fait craindre un retour de l'épidémie.

Neutraliser les trois principales souches du virus

Dans le détail, Kartik Chandran, professeur d'immunologie à la faculté de médecine Albert Einstein à New York, explique qu'il s'agit d'un pas important qui permettra de mettre au point une thérapie unique capable de traiter ou prévenir une infection contre toutes les souches connues d'Ebola.

Pour arriver à ce résultat, révèle Cell, l'équipe de chercheurs, composée de scientifiques américains en partenariat avec le laboratoire Mapp Biopharmaceutical, a dû s'appuyer sur une équipe de chercheurs du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg (capitale de la province du Manitoba au Canada).

Les chercheurs ont analysé le sang d'une personne ayant survécu à une pandémie qui a ravagé plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest entre 2013 et 2016. Ils sont alors arrivés à la conclusion que parmi les 349 anticorps monoclonaux détectés dans son sang, deux anticorps se sont montrés capables de neutraliser chacune des 5 souches du virus Ebola dans une culture artificielle de tissus.

Ces deux anticorps ont aussi été en mesure de protéger des souris et des furets  exposés à une dose mortelle de trois souches du virus, soit celles du Zaïre, du Soudan et de Bundibugyo (Ouganda). Les chercheurs espèrent que leur découverte puisse ouvrir la voie à la mise sur pied de vaccin et de thérapie immunologiques efficaces contre les filovirus, virus responsable de la maladie.

Faire oublier les 11 000 victimes d'Ebola

Encore au stade expérimental, les découvertes des chercheurs nord-américains apportent l'espoir d'éradiquer le virus Ebola et l'empêcher de faire de nouvelles victimes. Dans sa forme épidémique la plus étendue, la maladie a fait plus de 11 000 morts sur les 29 000 personnes infectées entre 2013 et 2016.

L'épidémie alors localisée en Afrique de l'Ouest avait alors touché cinq pays. D'abord découverte en  mars 2014 en Guinée (où elle a causé plus de 2 500 morts), l'épidémie a rapidement touché le Liberia (4 800 morts) et la Sierra Leone (3 950 morts). Les pays voisins en ont alors pâti, notamment le Mali (6 morts) et le Nigéria (8 morts), craignant une psychose aux frontières. 

Au cours des années passées d'autres antiviraux ont été trouvés, mais le plus avancé pour combattre Ebola, appelé «ZMappTM», un mélange de trois anticorps, ne cible que la souche Zaïre du virus et s'est révélé sans effet contre les souches du Soudan et du Bundibugyo.

Il faut dire que le principal problème dans la lutte contre cette infection est que si les anticorps qui ciblent et neutralisent des agents pathogènes et des toxines sont aujourd'hui considérés comme les traitements les plus prometteurs, la plupart de ces thérapies ne sont efficaces que contre une seule souche d'Ebola. Une problématique qui semble être en passe d'être résolue. L'espoir de voir un jour un vaccin contre Ebola est de plus en plus fort.

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Commentaire 1
à écrit le 23/06/2017 à 21:11
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Bonjour . Felicitation Pour la decouverte du Vaccin d' Ebola et Sa Vaccination . Merci et Courage . Infirmier Baunda Buchuma Maelezo .

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