Ouganda  : Museveni toilette les textes et se repositionne pour 2021

Le président ougandais Yoweri Museveni vient de trouver un moyen pour pouvoir être candidat à sa propre succession en 2021. Le chef d'Etat ougandais a tout simplement fait abroger le texte qui limitait l'âge d'éligibilité à la présidence à 75 ans. Agé de 73 ans actuellement et au pouvoir depuis 31 ans, il aurait 77 ans en 2021.
Le président ougandais Yoweri Museveni, âgé de 73 ans, a réussi à abroger la limite actuelle de l'âge des candidats pour se présenter à l'élection présidentielle qui est de 75 ans.
Le président ougandais Yoweri Museveni, âgé de 73 ans, a réussi à abroger la limite actuelle de l'âge des candidats pour se présenter à l'élection présidentielle qui est de 75 ans. (Crédits : Reuters)

Malgré la vague de raillerie sur les réseaux sociaux en raison de ses intentions de pouvoir se frayer un chemin pour être encore candidat en 2021, le président ougandais Yoweri Museveni âgé de 73 ans, n'a pas cédé. Le chef d'Etat ougandais a réussi à mettre la loi de son côté en toilettant la constitution de son pays, abrogeant carrément la limite actuelle de l'âge des candidats pour se présenter à l'élection présidentielle qui est de 75 ans.

D'après l'attaché de presse de la présidence ougandaise Don Wanyama, cité par l'agence Xinhua, Yoweri Museveni avait signé le 27 décembre le texte pour annuler cette limite d'âge, ce qui devrait désormais lui permettre de se présenter aux élections de 2021. « Le président a approuvé le document et l'a envoyé au parlement. C'est désormais une loi. La loi ne l'empêche désormais plus de se présenter à l'élection présidentielle. C'est la décision du parti pour remporter les élections », a expliqué le responsable. La loi avait été votée le 20 décembre 2017 par une majorité de 317 députés essentiellement issus du parti au pouvoir, le Mouvement de résistance nationale (NRM). Face à cette majorité écrasante, se sont opposés pas moins de 62 députés, principalement de l'opposition qui ont voté contre cette loi qu'ils estiment être un passage en force.

De son côté, Mzee, comme on le surnomme, n'a pas oublié de remercier ces députés qui ont voté en faveur de cette loi. Dans son allocution prononcée le 31 décembre dernier, il dénoncé des ''actes d'intimidation et de chantage'' contre eux et salué leur ''courage'' à aller au bout.

''Fruit de sa moisson personnelle''

N'ayant donc pas à l'origine, la loi pour lui, Yoweri Museveni a décidé de forcer les choses. Au pouvoir depuis 31 ans, le président ougandais n'est pas prêt pour le quitter et ne veut même pas l'envisager. « Comment pourrais-je quitter une bananeraie que j'ai planté et qui commence à donner des fruits ? », avait-il lancé en 2016 avant la dernière élection présidentielle.

Avec les nouvelles dispositions, il pourra donc garder le pouvoir tant qu'il le veut, pour peu que son corps le lui permette. Une posture de l'homme fort de Kampala qui ne plait pas vraiment dans son pays. D'après un sondage cité par Rfi, jusqu'à 85% de ses compatriotes sont contre l'abrogation de cette loi sur la limitation de l'âge des candidats à la présidence. Et oui, personne ne risque d'oublier aussi vite les jets de chaises et les coups de poings qui ont eu lieu dernièrement au parlement entre les députés sur la question.

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