Migration : les « hotspots » africains de Macron au cœur d’un mini-sommet à l’Elysée

Le président Macron reçoit cet après-midi à l’Elysée ses homologues africains et européens dans le cadre d’un mini-sommet sur la migration. Sont invités notamment les présidents tchadien Idriss Déby et nigérien Mahamadou Issoufou, la Chancelière allemande Angela Merkel, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, entre autres dirigeants. Après son annonce choc sur les hotspots (centres pour migrants) en Afrique au mois de juillet, le président Français veut passer à la pratique. Mais l’exercice semble périlleux tant le projet est controversé sur le continent Africain.

Les centres pour migrants de Macron verront-ils le jour en Afrique ? Au mois de juillet, le Président français avait annoncé son souhait de mettre en place des hotspots en Libye au Niger et au Tchad pour mettre fin aux campements de rue d'ici 2018 en France. Des centres d'enregistrement des demandeurs d'asile pour limiter les flux migratoires illégaux. Cette annonce controversée en Afrique fait aujourd'hui l'objet d'un mini-sommet à Paris. Sont invités à ce huis clos à l'Elysée, les chefs d'Etat du Niger, Mahamadou Issoufou, du Tchad, Idriss Deby et le chef du gouvernement d'Union nationale de Libye, Fayez Al Sarraj. Trois pays africains par lesquels transitent les migrants.

Macron persiste

Des dirigeants européens notamment la Chancelière allemande Angel Merkel, la chef de la diplomatie européenne Frédérica Moghérini, le président du conseil italien Paolo Gentiloni, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy prennent également part à ce mini-sommet sur la migration. Pour l'Elysée « cette rencontre sera l'occasion de réaffirmer le soutien de l'Europe au Tchad, au Niger et à la Libye pour le contrôle et la gestion maîtrisée des flux migratoires ». Concrètement, il s'agira de mettre en place dans certains pays d'Afrique notamment au Tchad et au Niger puis la Libye,  des centres d'accueil où seront traités plus facilement les demandes d'asiles et par la même occasion seront triés les réfugiés et les migrants comme l'a annoncé le Président Macron cet été. Pour la France, l'heure est venue de mettre fin aux campements en Europe. Pour ce faire, le Président français mise sur la délocalisation des fameux « hotspots » hors de France.

Un projet très controversé en Afrique

Une vision que partage l'Italie qui projette d'ouvrir elle aussi des centres du même genre au Niger. Seulement, cette mesure européenne pour stopper les flux migratoires africains est très impopulaire en Afrique. Après l'inquiétude des ONG internationales et de la société civile africaine, les dirigeants africains sont montés au créneau pour dénoncer la politique migratoire de Macron. En lieu et place des centres d'accueil, les pays africains concernés à l'image des ONG, demandent plutôt des engagements financiers en faveur d'une solution à la crise libyenne, à la stabilisation du Mali et au développement des pays comme le Niger ou le Tchad.

Pour le Tchad par exemple l'idée de mettre en place des hotspots en Afrique est insensée. « Nous sommes contre ce projet qui risque de créer un appel d'air. Des milliers de candidats à l'immigration viendront chez nous », a ainsi affirmé le ministre Tchadien des affaires étrangères Hissein Brahim Taha. C'est dire si ce projet n'est pas joué d'avance et qu'il fera face à beaucoup de résistances. Sans doute est ce d'ailleurs là l'un des points les plus importants à débattre lors de ce sommet élyséen.

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