Egypte-USA : la « première » alliance africaine de Trump bat de l'aile

Les États-Unis ont décidé de suspendre leur traditionnelle aide militaire à l’Égypte estimée à plusieurs millions de dollars. Washington reproche au Caire son incapacité à maîtriser les violations des droits de l’Homme. Une décision qui intervient au moment où les deux pays normalisaient pourtant leurs relations diplomatiques après plusieurs années de querelles notamment sous l’administration Obama.

L'arrivée de Donald Trump à la maison blanche augurait une nouvelle ère dans les relations américano-égyptiennes. Le 45eme président des Etats unis voyait en l'actuel président Égyptien Abdel Fattah Al Sissi, un militaire laïque. Une marque de confiance et d'estime qui a valu d'ailleurs au Raïs l'honneur d'être le premier président africain à être reçu au mois d'avril à la maison blanche par le président américain. Mais tout ça, était visiblement trop beau pour être vrai. La disposition amicale de Donald Trump vis-à-vis de l'homme fort du pays des pharaons s'est dissipée comme une traînée de poudre en l'espace de quelques mois seulement. Entre Trump et Al Sissi, la lune de miel est terminée.

La question des droits de l'Homme divise le Caire et Washington

Et pour cause, le Caire et Washington sont à couteaux tirés sur l'épineuse question des droits l'Homme, sempiternelle source -ou prétexte?- de querelles entre les deux nations. L'administration Trump accuse le gouvernement égyptien de fouler au pied les droits de l'Homme des défenseurs des libertés démocratiques.

Des accusations graves accompagnées de sanctions financières sévères car les Etats-Unis, ont décidé d'effacer 95 millions de dollars d'aide à l'Egypte, et de repousser le versement de 195 millions supplémentaires en raison du manque de progrès enregistrés par le gouvernement du président Abdel Fattah al Sissi en matière de respect des droits de l'Homme.

Et la réaction du Caire qui est entrée dans une colère noire ne sera pas pour plus tard. Le ministère égyptien des Affaires étrangères a dit dans un communiqué ce mercredi 23 août « regretter la décision » de Washington de geler ces fonds, la qualifiant d'« erreur de jugement .»

Le Caire dans une colère noire

Dans la foulée, Jared Kushner s'est vu posé un lapin par le ministre égyptien des Affaires étrangères. Sameh Choukry a retiré de son agenda une rencontre prévue aujourd'hui avec le gendre et proche conseiller du président américain Donald Trump « sans explication ». Une seule certitude cependant, le « divorce » entre Trump et Al Sissi était prévisible tellement les organisations de défense des droits de l'Homme ont alerté les États-Unis sur les violations des droits de l'Homme en Egypte qui au classement mondial de la liberté de la presse 2017 publié par Reporters sans Frontières, est au 161e rang sur 180.

Au mois de mai, le gouvernement égyptien a approuvé une nouvelle loi controversée et qualifié de « choc catastrophique » par Amnesty International. Selon l'organisme, la loi appelle à une réglementation pesante des ONG égyptiennes. Elle pourrait signer « l'arrêt de mort » des droits de défense des droits de l'homme en Égypte. Une crainte bien justifiée. Depuis fin mai, l'Egypte a bloqué une soixantaine de sites Internet critiques par rapport à l'action du gouvernement sans communiquer sur la question.

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