Diaporama Profession, frère ou sœur de chef d’Etat en Afrique !

4- Aliou, le «Sall» puîné intouchable et surpuissant de la République

L'évocation de son seul prénom suffit à susciter l'agacement chez les Sénégalais qui le voient comme un pistonné de par son patronyme, et pourtant. Le passage de l'ombre à la lumière d'Aliou Sall a été bridé par la fulgurante ascension politique qui a fait entrer Macky Sall -de huit ans son aîné- au Palais de la République. Passionné de géographie et après un cursus scolaire laborieux où il aura marqué plus par son tempérament de bouillonnant meneur de grèves que par ses qualités de génie, le jeune Aliou se découvre une passion pour le journalisme. Il affûte sa plume au Centre d'études et techniques de l'information (CESTI) et la met au service du régime d'Abdou Diouf. Ce mercenariat de plume servira plus tard à l'accession au pouvoir d'Abdoulaye Wade. Pendant que son ingénieur de frère aîné gravit les échelons de la haute administration sénégalaise, ce maoïste convaincu se forme à l'Ecole nationale d'Administration (ENA) de Paris avant de s'envoler vers l'ambassade du Sénégal à Pékin pour y occuper le poste de conseiller technique au sein du Bureau économique. Au contact d'hommes d'affaires de tout poil, il se bâtit un solide carnet d'adresses, tisse une opaque toile économique et finit par mettre un pied dans le bain du business. Aliou Sall conserve son poste à la représentation diplomatique sénégalaise à Pékin en dépit de la disgrâce de son frère, à couteaux tirés avec Abdoulaye Wade sur l'audit de son fils Karim. L'ancien journaliste met une parenthèse à sa carrière diplomatique pour soutenir la campagne de Macky Sall, porté au pouvoir en 2012. Puis, les portes s'ouvrent avant même qu'il ne frappe, les scandales et les accusations entrent. En affaires, deux scandales financiers font tache sur le col de sa chemise de businessman. D'abord l'affaire Petro Tim, une société d'exploration pétrolière détentrice de 90% de permis offshores au Sénégal ayant appartenu à l'homme d'affaires chinois Eddie Wong, puis cédée -sans taxes selon certains- à l'Australo-roumain Franck Timis. Gérant de la société pour les deux hommes croisés en Chine, Aliou Sall est soupçonné de détenir 30% de Petrotim, ce qui lui vaut une plainte d'une ONG sénégalaise. Ensuite, le frère cadet de Macky Sall, entre-temps copropriétaire de Sahel Aviation qui n'a fait décoller aucun avion, est cité dans l'établissement de la Banque de Dakar pour le compte d'amis. En politique, le puîné de Macky Sall profite de l'appareil politique de l'Alliance pour la République (APR, au pouvoir) pour arracher la très stratégique mairie de Guédiawaye (banlieue dakaroise), devient le président de l'Association des maires du Sénégal et président des élus locaux. Une triple casquette qui lui vaut le sobriquet de «vice-président». Pour les législatives 2017, Aliou Sall veut se relancer à la conquête de sa commune où ses détracteurs rappellent son bilan peu reluisant. Son frère l'en écarte. Ses partisans se massent devant les grilles du Palais pour protester contre cette mesure. Lui dénonce des «faucons» du Palais qui ont ourdi un complot contre lui. Mais «vice-président» n'a pas dit son dernier mot. (Crédits : DR)

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Pour fonder une dynastie politique en Afrique, on connaissait la technique contestée des présidents d'initier leurs fils ou filles aux affaires étatiques pour les préparer à occuper le fauteuil sous le dais présidentiel. Sans forcément nourrir cette ambition, certains frères et sœurs de président ont dérivé cette technique et tirent même les ficelles politiques et économiques de leur pays.

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