Tanzanie : près de 10.000 fonctionnaires mis à la porte pour « faux-diplômes »

Le président tanzanien a confirmé la découverte de près de 10.000 cas de fonctionnaires ayant été recrutés avec de faux-diplôme. Ces derniers ont été appelés à démissionner des postes qu’ils occupaient, une mesure destinée à assainir la fonction publique. Après la découverte, en mars dernier, de 20.000 emplois fictifs, John Magufuli continue à sévir dans sa lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance qui prévaut dans l’administration avec en prime, des économies pour les caisses de l’Etat.

Décidément plus rien ne semble arrêter « Tingatinga », le bulldozer en langue swahili, dans sa cabale contre la corruption et la mauvaise gouvernance au sein de l'administration tanzanienne. Le président John Magufuli vient encore de marquer les esprits en décidant de congédier près de 10.000 fonctionnaires détenteurs de faux diplômes.

C'est au total 9.932 employés  par l'administration et les services publics du pays recrutés sur la base de faux diplômes qui ont été découverts à la suite de l'enquête lancée par le gouvernement en octobre 2015. « Ces personnes occupaient des postes gouvernementaux, mais n'avaient pas de qualifications. Ils nous ont volé comme d'autres criminels » a souligné le chef d'Etat tanzanien dans des propos rapportés par les journaux locaux et relayée par la presse africaine qui fait régulièrement cas des opérations coups de point ainsi que du style assez inédit de John Magufuli.

La sentence ne s'est pas faite attendre puisque le président tanzanien a ordonné le renvoi de ces faux-diplômés qui ne percevront pas leurs salaires de ce mois d'avril et devrait remettre leurs démissions sous peines de poursuites judiciaires. Les indélicats seront alors passibles de peines allant jusqu'à sept (7) ans de prisons.

« Nous avons travaillons âprement pour créer de nouveaux emplois, alors que des employés du gouvernement détiennent de faux diplômes ».

Selon les autorités tanzaniennes, ces employés de l'Etat et des autres services publics du pays seront remplacés dans les plus brefs délais.

Opération assainissement

Les 9.900 cas de fraudes mis à jour représentent quelque 2% des fonctionnaires du pays.  Ils viennent s'ajouter aux 19.700 emplois fictifs découverts en mars dernier dans la fonction publique tanzanienne et qui coûtaient aux caisses de l'Etat près de 107 millions de dollars chaque année.

L'opération d'assainissement de l'administration et de moralisation de l'Etat engagée par John Magufuli depuis sa prise de fonction en 2015 continue de plus belle. Avec des purges en série qui engendrent des économies à l'Etat, la Tanzanie réduit au passage le poids de la masse salariale dans son budget. C'est surtout une manière pour le chef de l'Etat de donner l'exemple dans un contexte économique assez tendu en dépit des efforts du gouvernement de maintenir la bonne croissance que connait le pays.

Ses premiers actes ont concerné la réduction du train de vie de l'Etat dont le budget de fonctionnement de la présidence. Le président s'est par la suite intéressé à l'administration puis aux contrats miniers. A chaque fois,  il n'hésite pas à user assez souvent de mesures radicales que certains de ses détracteurs qualifient de « dérives autoritaires ». L'opinion africaine semble en tout cas plutôt séduite par le style du président tanzanien au vue des nombreux commentaires d'observateurs séduits par « la méthode Magufuli ».

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Commentaires 2
à écrit le 01/05/2017 à 11:44
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Félicitations au Président tanzanien ! Oser faire le ménage de la fonction publique est une preuve citoyenneté formidable !

à écrit le 01/05/2017 à 8:25
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Ici on a mème des élus qui trichent avec leurs diplômes .... !

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