Barrage de la Renaissance : Le Caire, Khartoum et Addis-Abeba tentent de faire converger leurs intérêts

Un sommet tripartite au Caire rassemblant l'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie a permis ce dimanche d'avancer sur le projet du barrage de la Renaissance. Les trois pays ont convenu de la nécessité de parvenir à un accord sur l'ensemble des questions en suspens sur le projet, tout en protégeant les intérêts nationaux.
A fin 2017, 60% des travaux de cette superstructure d'une capacité de 6 000 mégawatts sur le Nil bleu avaient été déjà réalisés.

Après l'accord égypto-soudanais du 27 janvier dernier sur «l'importance de parvenir, dans les plus brefs délais, à un accord sur le barrage de la Renaissance», les pays concernés par le projet viennent de faire un autre pas en avant. D'après un communiqué de la présidence égyptienne publié ce dimanche, Le Caire, Khartoum et Addis-Abeba viennent également de se mettre d'accord sur la nécessité de parvenir à un accord sur l'ensemble des questions en suspens relatives aux négociations autour du barrage. L'accord a été obtenu suite à un sommet rassemblant les dirigeants des trois pays, le président Abdel Fattah al-Sissi de l'Egypte, le président Omar al-Bashir du Soudan et le Premier ministre de l'Ethiopie, Abiy Ahmed.

Au cours de ce sommet visant à fournir un cadre politique dans le but de soutenir les négociations techniques autour du barrage, les trois dirigeants ont souligné «le besoin de partager une seule et unique vision au sujet du barrage, faisant prévaloir le principe de non-atteinte aux intérêts des trois pays, dans le cadre du bien commun», rapporte le communiqué, ajoutant qu'ils vont œuvrer «ensemble afin de réaliser le développement de leurs populations».

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Le texte précise que ce principe constitue le point de départ des négociations entre les trois parties. «C'est en parvenant à un accord sur l'ensemble des questions techniques en suspens et en prenant en considération ce qui lie ces trois pays, notamment leur destin commun, que ce principe pourra se réaliser», ont insisté les chefs d'Etat et de gouvernement en conclave.

Intérêts particuliers

D'un coût estimatif de 4,8 milliards de dollars et doté d'une capacité de production de 6 000 mégawatts, le barrage de la Renaissance devrait être, à terme, l'un des plus grands en Afrique. En construction depuis mai 2013, il se situe dans l'Etat régional de Benishangul-Gumuz (Ethiopie) sur le Nil, un cours d'eau qu'elle a en commun avec l'Egypte et le Soudan.

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Le projet qui aurait dû prendre fin l'année dernière est bloqué par les désaccords entre les voisins qui craignent pour leurs intérêts. L'Egypte par exemple craint fortement d'un impact négatif éventuel du barrage éthiopien sur le flux de sa part annuelle d'eau du Nil (55 milliards de m3). Et même si l'Ethiopie avance que le barrage contribuerait à remédier au déficit de production d'énergie et ne serait pas préjudiciable aux pays de l'embouchure du Nil, le Soudan et l'Égypte, aucun des pays n'est prêt à céder.

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