« ONE AFRICA », le rapport de BCG qui rappelle le rôle catalyseur des entreprises panafricaines dans l’intégration économique

Par La Tribune Afrique  |   |  577  mots
Dans son étude, le BCG liste 150 entreprises pionnières qui ouvrent la voie d'une plus forte intégration. (Crédits : Reuters)
En Afrique, les acteurs privés locaux et internationaux se projettent de plus en plus sur le Continent et font tomber plusieurs barrières géographiques et d’infrastructures, facteurs de blocage du développement économique pendant des décennies. Le constat émane du nouveau rapport de Boston Consulting Group qui souligne l’accélération historique de l’intégration économique du continent africain, portée par des entreprises championnes locales.

Sous le dynamisme créé par ses champions locaux, l'intégration du continent africain s'accélère.

«L'intégration s'accélère aujourd'hui à un rythme très soutenu et, fait marquant, les principaux moteurs de cette intégration sont les entreprises du Continent, qu'elles soient africaines ou multinationales», selon Patrick Dupoux, directeur associé senior et co-auteur du rapport publié en juin.

Ces barrières sont de nature géographique, géopolitique, réglementaire, mais elles sont aussi liées aux infrastructures ou aux transports. Pendant plusieurs années, les multiples barrières ont pénalisé le développement économique du continent africain empêchant les acteurs et les pays de disposer d'une taille critique pour peser dans la compétition internationale. Le rapport a souligné que la politique de suppression de ces barrières -sous l'impulsion des blocs économiques régionaux et plus récemment sous l'égide de l'UA- pour créer un marché commun a rendu la destination Afrique plus attractive et favorisé l'émergence d'entreprises qui pèsent.

150 entreprises pionnières et fédératrice de l'intégration africaine

Passé de 3,7 à 10 milliards de dollars, le montant moyen des investissements directs africains -investis par des entreprises africaines sur le Continent- a presque triplé sur les périodes 2006-2007 et 2015-2016. Pendant la même période, le nombre moyen de transactions transfrontalières au sein du Continent a quasiment doublé passant de 238 à 418 dont la moitié a été menée par des entreprises africaines. De la même manière, la moyenne annuelle des exportations intra-africaines a augmenté de 41 à 65 milliards de dollars.

Aussi, les touristes africains voyageant sur le continent sont passés de 19 millions à 30 millions, soit la moitié des voyageurs sur le Continent en 2015-2016. Dans son étude, le BCG liste 150 entreprises pionnières qui ouvrent la voie d'une plus forte intégration. Elles se composent pour moitié d'entreprises d'origine africaine et, pour une autre moitié, de multinationales implantées de longue date sur le continent. Les pionniers africains viennent de 19 pays parmi lesquels l'Afrique du Sud et le Maroc en tête.

Huit critères favorables à l'intégration économique africaine

Dans son rapport, Boston Consulting analyse le comportement de ces entreprises africaines pionnières. Les auteurs ont identifié 8 leviers qui contribuent à la fois au succès de ces acteurs et à l'intégration économique plus forte du continent. Ce sont des entreprises avec un profond encrage dans plusieurs pays. Ils sont plus de 80 entreprises, dont 45 sont africaines avec une présence dans plus de 10 pays africains. Ces entreprises ont investi dans le «greenfield», procédé à des acquisitions sur le continent, ont construit des marques locales solides et innové localement pour s'adapter aux besoins spécifiques du consommateur africain.

D'autres particularités de ces entreprises panafricaines sont qu'elles investissent localement dans les ressources humaines et développent des stratégies pour attirer et fidéliser des talents africains, tout en implantant des écosystèmes locaux, en facilitant les connexions et les mouvements des personnes, de biens, des données et des informations au sein du Continent.

«Au cours de la dernière décennie, ces entreprises ont démontré une capacité hors-norme à franchir les obstacles liés à la fragmentation du marché. Elles ont acquis une expérience impressionnante en créant de la valeur pour elles-mêmes et pour leur écosystème, tout en contribuant très activement au développement économique du Continent dans son ensemble», rappelle Lisa Ivers,directrice associée et co-auteur du rapport.