Union africaine : bientôt un marché commun pour le continent

Les pays membres de l’Union africaine vont bientôt disposer d’un marché commun africain, comme vient de l'annoncer l’institution panafricaine. Mais qu’est-ce qu'une zone de libre-échange va-t-elle réellement changer en Afrique ? Éléments de réponse
Un marché commun en Afrique, c'est d'abord un marché local d'un milliard de consommateurs.

C'est un vieux rêve qui peut-être se réalisera. Les 54 pays membres de l'Union africaine vont bientôt se doter d'une zone de libre-échange. La Commission de l'Union africaine au commerce et à l'industrie vient en effet d'annoncer la création probable d'une zone de libre-échange en Afrique devant permettre aux pays du continent d'augmenter leurs volumes d'échanges afin de stimuler le commerce intra-africain, avant la fin de l'année.

 «Nous sommes convaincus que nous aurons un marché intégré et commercialement viable à la fin de cette année», a déclaré Albert Muchanga, commissaire au Commerce et à l'Industrie de l'Union africaine, lors d'une conférence de presse ce vendredi 30 juin au siège de l'UA à Addis-Abeba, la capitale de l'Ethiopie.

Lancé en juin 2015 lors du Sommet de l'Union africaine à Johannesburg, le projet de création d'une zone de libre-échange à l'échelle continentale bute depuis deux ans sur plusieurs obstacles: certains pays encore très dépendants de leurs recettes douanières sont très réfractaires à la mondialisation économique.

Peur des sceptiques devant l'éventualité d'un marché saturé

Les Etats sceptiques face à l'avènement d'un tel espace commercial ont peur de se retrouver avec un marché local suturé. Une zone de libre-échange inclut la suppression des droits de douane. Ils brandissent également l'argument selon lequel le libre-échange favorise une concurrence déloyale entre les Etats forts et les Etats faibles. Un espace commercial sans frontières implique en effet la levée des quotas des échanges. Cependant, d'autres pays, face à des défis tels que le chômage massif, le sous-emploi et la pauvreté, sont plutôt enclins à s'ouvrir.

Il faut signaler que les zones d'intégration régionales en Afrique sont déjà nombreuses, mais le continent a besoin de s'ouvrir davantage sur lui-même. Le commerce intra-africain ne représente que 10% et le continent ne participe qu'à hauteur de 2% au commerce mondial alors qu'un marché commun africain rapporterait plus de 35 milliards de dollars chaque année aux pays de l'UA.

Un marché d'un milliard de consommateurs

Lors du 28e sommet de l'UA à Addis-Abeba au mois de janvier dernier, Nkosazana Dlamini-Zuma, ancienne présidente de la commission de l'Union africaine dont le mandant s'est achevé en 2016, avait estimé qu'un marché commun africain permettrait de résoudre «le paradoxe africain d'un continent avec pratiquement toutes les ressources naturelles à sa disposition, et pourtant des populations pauvres, et qui est marginalisé dans la production mondiale».

Les pays membres de l'Union africaine vont se réunir les 3 et 4 juillet dans la capitale de l'Ethiopie pour boucler les négociations sur la mise en place de ladite zone commerciale à l'échelle continentale. Si la volonté politique des chefs d'Etat et des gouvernements de l'UA est accomplie, l'Afrique va se retrouver avec un marché commun local de plus d'un milliard de consommateurs.

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