Retour « imminent » de la Gambie au sein du Commonwealth

Aux yeux des nouvelles autorités gambiennes, le Commonwealth n’est plus une « institution néocoloniale ». La Gambie qui s’était retirée de l’organisation en 2013, cherche aujourd’hui à réintégrer la communauté des pays anglophones. Décryptage.

Le retour de la Gambie au sein du Commonwealth se précise. Le pays « va bientôt réintégrer le Commonwealth », a annoncé jeudi 22 juin un communiqué de la présidence gambienne. En 2013, après 48 ans dans le giron de la communauté des pays anglophones, ce pays de l'Afrique de l'ouest avait décidé de claquer la porte de l'organisation non sans fracas. Le président gambien de l'époque, Yahya Jammeh, aujourd'hui éxilé en Guinée Equatoriale, justifiait ce retrait « avec effet immédiat » en ces termes : « La Gambie ne sera jamais membre d'une institution néo-coloniale, et ne fera jamais partie d'une institution qui représente un prolongement du colonialisme ».

Lentement mais sûrement

Mais depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau président gambien Adama Borrow, l'organisation anglophone regroupant une cinquantaine d'Etats a de nouveau la cote chez l'ancienne colonie britannique. D'ailleurs Banjul et Londres ne se querellent plus alors que sous le régime de Jammeh les « accrochages » entre les deux pays étaient réguliers. Au mois de février dernier, Boris Johnson, le ministre britannique des affaires étrangères était en Gambie dans le cadre d'une tournée africaine. Une première pour un chef de la diplomatie britannique dans le pays depuis 1965.

Dans la foulée de cette visite, Boris Johnson avait fait la promesse de tout faire pour que « les choses » redeviennent comme avant. Le gouvernement gambien a ensuite lancé le processus de réintégration par des négociations directes avec le secrétariat du Commonwealth basé à Londres. Le Royaume Uni qui avait exprimé « son plus grand regret » après que la Gambie ait décidé de se retirer du Commonwealth est aujourd'hui favorable à une réintégration. Si pour l'heure aucune date n'a été avancée pour le retour officiel de la Gambie au sein du Commonwealth, les autorités gambiennes sont très optimistes quant à la réintégration de leur pays.

« C'est un long processus normalement, mais nous espérons que la Gambie pourra réintégrer cette organisation internationale importante dont nous faisions partie depuis l'indépendance jusqu'en 2013, date à laquelle l'ancien président a mis fin à notre adhésion », a indiqué la directrice du service de presse de la présidence, Amie Bojang-Sissoho.

Un retour sur la scène internationale

Longtemps marginalisée sur la scène internationale, la Gambie cherche aujourd'hui à s'entourer de bons alliés. Et Londres pourrait bien être un bon parrain. De plus, le Commonwealth, une organisation anglophone, est un marché de deux milliards de consommateurs. En annonçant le retour « imminent » de la Gambie au sein du Commonwealth, les autorités gambiennes affirment également que leur pays ne s'est jamais « réellement » retiré de la Cour pénale internationale (CPI) et ce, « en dépit des annonces de l'ancien président Yahya Jammeh. »

Selon la présidence gambienne, l'ancien régime a seulement initié le processus de retrait de la CPI et que le gouvernement du président Adama Barrow  l'a interrompu.  En 2016, la Gambie avait informé l'ONU de ce retrait, « mais rien n'est survenu un an après cette notification », a conclu la même source.

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