Mozambique : le Président Filipe Nuysi limoge sa vice-ministre des finances

Citée dans le scandale de la dette cachée qui secoue le Mozambique depuis quelques années, la vice-ministre mozambicaine, Maria Isaltina Lucas, a été limogée du gouvernement ce vendredi 08 février. La décision a été notifiée via un communiqué de la présidence de la République qui n'a cependant pas précisé les raisons du limogeage.
(Crédits : Reuters)

Maria Isaltina Lucas n'est plus membre du gouvernement mozambicain. Jusqu'alors vice-ministre des finances, la responsable mozambicaine a été limogée ce vendredi 08 février 2019. L'information a été apportée par la présidence de la République dans un communiqué qui n'a toutefois pas donné des précisions sur les raisons de cette décision du président Filipe Nyusi.

Malgré ce non-dit, difficile de ne pas relier ce limogeage au scandale de la dette «cachée» qui fait couler d'encre dans le pays. Maria Isaltina Lucas fait en effet partie des 17 personnes citées par le bureau du procureur général mozambicain en janvier dernier dans le cadre des enquêtes.

Scandale financier national

A l'époque des faits, la désormais ex-vice-ministre était le chef du département du Trésor du ministère des finances et avait donné son feu vert pour les garanties. Ainsi la justice mozambicaine la soupçonne d'avoir un haut degré d'implication dans ce scandale.
L'affaire en question porte sur des prêts à hauteur de 2 milliards de dollars contractés par trois sociétés publiques mozambicaines, notamment, la société de sécurité d'État Proindicus, la société de gestion d'actifs du Mozambique (MAM) et la société thonière Mozambique (Ematum) dont Maria Isaltina Lucas est actuellement même la directrice. Les fonds devaient être consacrés à la construction des chantiers navals dans la capitale, Maputo, et dans la ville de Pemba, dans le nord du pays, en attendant les éventuelles recettes tirées du gaz offshore.

Après qu'un audit l'ait révélé, l'Etat a admis en 2016 l'existence de ces prêts non divulgués auparavant. Le Fonds monétaire international (FMI) et les autres bailleurs de fonds qui mettaient la pression sur Maputo afin de régler le problème avaient alors décidé de suspendre leurs activités dans le pays, provoquant un effondrement monétaire et un défaut de paiement.

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