Kenya : première arrestation d’un haut fonctionnaire pour corruption

La police kényane vient d’arrêter Richard Ndubai, directeur général du Service national de la Jeunesse qui serait impliqué dans le détournement de près de 100 millions de dollars d’argent public. Une arrestation qui intervient après de nombreuses critiques sur la culture d’impunité parmi les haut fonctionnaires.
(Crédits : DR)

Les autorités kényanes viennent d'effectuer une opération anti-corruption, qui s'inscrit dans le cadre d'une enquête sur le vol de près de 100 millions de dollars. Une opération qui a notamment fait tomber le chef d'une agence gouvernementale dans les filets des enquêteurs et qui représente une première au Kenya.

La justice sous pression

Le président Uhuru Kenyatta s'est pour rappel engagé lors de son mandat à éradiquer la corruption, mais son action avait été critiquée pour des «lenteurs» au moment de poursuivre des hauts fonctionnaires. La récente opération policière a ainsi été marquée par l'arrestation de Richard Ndubai, directeur général du Service national de la jeunesse qui a été conduit dans un poste de police à Nairobi en compagnie de plusieurs personnes.

Selon Reuters, toutes les personnes en état d'arrestation avaient la tête couverte de cagoule. Ce coup de filet intervient après une semaine d'articles en premières pages dans les journaux kenyans et de nombreux hashtags sur twitter appelant les autorités à sévir contre la corruption. Ce qui a poussé le bureau du procureur à annoncer sur Twitter que tous les suspects dont les noms figurent dans un dossier du département des enquêtes criminelles de la police seront poursuivis.

17 personnes arrêtés

Pour l'heure, la plupart de ses noms n'ont toujours pas été rendus publics. La direction des poursuites pénales a depuis confirmé qu'elle enquêtait sur des facteurs en attente totalisant au moins 8 milliards de shillings (près de 99 millions de dollars). Des fonds qui auraient été détournés au moyen de factures fictives et de paiements multiples sur une facture d'un fournisseur. La direction des enquêtes criminelles a de son côté déclaré qu'un total de 17 personnes avaient été arrêtées et seraient inculpées le mardi 29 mai.

Cette opération intervient après la recrudescence des moqueries et critiques visant le gouvernement notamment sur les réseaux sociaux sur l'absence de hauts responsables dans les affaires de corruption. Pour beaucoup de kényans, le montant prétendument détourné par les fonctionnaires du service de la jeunesse ne serait qu'une fraction du montant total de l'argent public détourné chaque année par les fonctionnaires.

La corruption, une menace pour la sécurité nationale

L'organisation ciblée forme les jeunes et les déploie sur des projets allant de la construction au contrôle du trafic. La même agence a vu plutôt cette année deux douzaines de ses fonctionnaires se faire acquitter après un procès sur le prétendu vol de 48 millions de shillings en 2015. En 2016, le directeur de l'agence anti-corruption avait dans une sortie déclarée que le Kenya perdait un tiers de son budget national, soit près de 6 milliards de dollars en corruption par an.

Un chiffre contesté par le ministère des Finances qui impute les déperdition d'argent public à la bureaucratie. Il n'empêche que Kenyatta sans reprendre le chiffre de la direction anti-corruption a reconnu que la corruption avait atteint des niveaux qui menaçaient la sécurité nationale.

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