Afrique du Sud : Jacob Zuma de plus en plus isolé

Report du discours sur l’état de la nation, réunion du comité exécutif national de l’ANC, motion de censure prévue pour le 22 février prochain, la pression s’accentue de tous les bords sur Jacob Zuma. Le président sud-africain doit même faire face à la défiance de sa propre ethnie et de la puissante fondation Nelson Mandela.
(Crédits : Reuters)

Le parlement sud-africain a confirmé ce mardi 6 février le report du discours sur l'état de la nation du président Jacob Zuma qui devait avoir lieu, le jeudi 8 février. La demande de report a été adressée au parlement par l'ANC et a été officiellement décidée suite à des inquiétudes concernant de possibles protestations au sein de la chambre, après que les partis d'opposition aient annoncé leur volonté de perturber une allocution l'allocution de Jacob Zuma devant les législateurs.

Réunion du comité exécutif national

Parallèlement, le comité exécutif national de l'ANC devrait se réunir ce mercredi 7 février pour discuter d'une proposition de destitution, voire décrocher la démission de Jacob Zuma en tant que chef de l'Etat, six semaines après l'élection de Cyril Ramaphosa à la tête du parti. L'arrivée de l'ex-bras droit de Nelson Mandela à la tête du parti a fragilisé la position du président qui avait jusque-là réussi tant bien que mal à gérer le scandale lié à sa proximité avec les Gupta.

Zuma a pu «survivre» à près d'une dizaine de motions de censures, à la dégradation de la note souveraine du pays en pleine récession par une partie des agences de notation internationales suite au limogeage de Parvin Gordhan ou encore à résister à la pression de la rue. Le changement à la tête du parti au pouvoir s'est accompagné du déblocage de 783 accusations de corruption à l'égard du président qui avait été gelées en 2008 au moment de l'arrivée de Zuma au pouvoir.

Une nouvelle motion de censure à venir

D'ailleurs, une énième motion de censure est prévue pour le 22 février, qui risquerait d'avoir plus de chance vu l'animosité d'une partie non négligeable de la base de l'ANC pour le chef d'Etat. La possibilité d'une sorte de motion de censure au sein du comité exécutif du parti est envisageable vu que l'état-major de l'ANC craint une scission interne en cas de vote parlementaire et souhaite maintenir la cohésion en vue des élections générales à venir.

Selon la presse locale, les six dirigeants les plus puissants de l'ANC auraient rencontré Jacob Zuma à sa résidence de Pretoria le 4 février dernier, sans pour autant que les propos de cette réunion informelle ne filtrent. Reuters de son côté avance que cette réunion serait une tentative des apparatchiks de l'ANC de décrocher la démission du président.

L'influente fondation Nelson Mandela s'est rangée du côté des opposants au président en déclarant dans un communiqué que «le temps est venu, Zuma doit partir». Le quotidien local, BusinessDay a même fait état d'un appel à la démission adressé par Goodwill Zwelithini, roi des Zoulou, chef traditionnel très influent auprès de l'ethnie la plus importante d'Afrique du Sud. Une demande adressé lors d'une rencontre entre le chef traditionnel et le président (lui-même zoulou) le 5 février dernier.

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