L'étau se resserre sur Jacob Zuma, preuve en est le jugement de la Cour constitutionnelle qui reproche au parlement de ne pas avoir réussi à tenir le président comme responsable, d'un scandale lié à l'utilisation de fonds publics pour la modernisation de son domicile. La Cour devrait engager des poursuites en rapport avec cette affaire, qui pourraient déboucher sur la destitution du président.
La Cour sort de sa réserve
Ce verdict représente un camouflet judiciaire pour le président, qui est confronté depuis 2016 à des appels publics à la démission. La pression en ce sens s'est accentuée sur Zuma depuis le 17 décembre dernier date de l'élection de Cyril Ramaphosa à la tête de l'ANC. L'objectif pour le nouveau comité exécutif du parti au pouvoir est de forcer un départ du président avant la fin de son mandat en 2019 et les élections générales prévues pour la même année.
« Nous concluons que l'assemblée n'a pas tenu le président pour responsable. L'assemblée doit mettre en place un mécanisme qui pourrait être utilisé pour la destitution du président. Correctement interprété, l'article 89 impose implicitement à l'assemblée l'obligation d'établir des règles spécialement adaptées à la destitution du président. En omettant d'inclure de telles règles, l'assemblée a manqué à cette obligation », a déclaré le juge Chris Jafta en rendant le jugement.
Zuma de plus en plus isolé
Cette décision est par ailleurs soutenue par la majorité des juges composant la Cour. L'ANC a de son côté annoncé dans un communiqué, « étudier le jugement et discuter de toutes ses implications lors de la réunion du Comité exécutif national le 10 janvier 2018 ». Bien que le nouveau patron du parti se soit hissé à sa tête en jouant la carte de l'opposition frontale à Jacob Zuma, le président compte toujours sur le soutien de sa faction qui bien qu'affaiblie conserve des positions clé au sein de l'organigramme de l'ANC.
Alors que pour les partis de l'opposition un départ prématuré de Jacob Zuma représenterait « une victoire » dans la lutte contre la corruption et les malversations qui gangrènerait le gouvernement du pays le plus industrialisé du Continent. Pour les opposants à Zuma au sein du parti, décrocher son départ avant la fin de son mandat vise à « protéger » la main mise électorale du parti, après la défaite symbolique du parti dans les municipales de 2016 avec la perte des mairies de Pretoria et de Johannesburg.
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