Nigéria : Shell et ENI devant la justice italienne pour corruption présumée

Les deux grandes multinationales pétro-gazières ENI et Shell seront face à la justice en Italie à partir du 5 mars 2018 pour répondre à des accusations de corruption au Nigéria. D'après l'agence de presse «AFP», treize personnes physiques et morales devraient comparaître dans cette affaire..
C'est Global Witness et Finance Uncovered qui avait révélé, dans un rapport publié en avril dernier, l’implication de Shell et d'ENI dans une affaire de corruption présumée au Nigéria.

Le secteur pétrolier du Nigéria est de nouveau sous le feu des projecteurs. Selon l'AFP qui a relayé les agences de presse locale Agi et Radiocor, les deux grandes multinationales pétro-gazières ENI et Shell sont attendues à partir du 5 mars 2018 devant la justice italienne pour répondre à Milan des accusations de corruption présumée.

Il s'agit d'une affaire concernant une enquête diligentée par la justice italienne sur le versement présumé de pots-de-vin lors de l'attribution, en 2011, aux deux multinationales par Abuja, d'un contrat de 1,3 milliard de dollars pour une concession offshore. L'affaire a fait surface au printemps dernier lorsque Global Witness et un réseau international de journalistes d'investigation, Finance Uncovered, ont produit un rapport accablant les deux groupes géants, les accusant d'avoir été au courant d'une enveloppe prétendument versée à l'Etat nigérian en échange de cette concession  et qui devait aller pour une partie à des dirigeants nigérians.

A en croire la presse locale, ENI et Shell ne sont pas les seules concernées par cette enquête. Treize autres personnes physiques et morales sont aussi attendues à Milan à la même date pour répondre face aux juges. Il s'agit entre autres du patron d'ENI, Claudio Descalzi, son prédécesseur, Paolo Scaroni, des cadres de Shell et du groupe italien, ainsi que l'ex-ministre nigérian du Pétrole, Dan Etete. Situation aggravante, l'ancien patron d'ENI, quant à lui, a déjà comparu devant la justice italienne suite à un scandale de corruption en Algérie impliquant une filiale de son groupe (SAIPEM), suspectée d'avoir tenté de corrompre des dirigeants du groupe pétro-gazier algérien Sonatrach en échange d'un juteux contrat.

ENI fait confiance à son PDG

La procédure dirigée par la juge milanaise Giuseppina Barbara qui a renvoyé les accusés à la barre pour le 5 mars, provoquent crainte un peu partout. Mais le groupe ENI n'arrête pas de soutenir son PDG, Claudio Descalzi, en clamant son innocence et assure faire confiance à la justice italienne.

Dans un communiqué transmis à la presse, le conseil d'administration du géant pétro-gazier italien a «réaffirmé sa confiance dans le fait que la compagnie n'a pas été engagée dans des activités de corruption en relation avec cette transaction ». La compagnie a exprimé «sa pleine confiance dans la justice et le fait que le procès puisse déterminer et confirmer la justesse et l'intégrité de sa conduite».

Représentant les trois quarts des recettes budgétaires du Nigéria, le secteur pétrolier est lourdement miné par la corruption et les malversations. Plusieurs observateurs estiment que le président Buhari doit son élection même à ce contexte en promettant de mener un combat sans répit contre la corruption. Depuis son arrivée, l'actuel chef de l'Etat ne cesse de suspendre de hauts dirigeants impliqués dans de présumées affaires de corruption. Par le biais de la Commission nigériane pour les crimes économiques et financiers (EFCC), il a déjà suspendu et mis en accusation 11 politiciens et hommes d'affaires nigérians, dont l'ex-ministre du Pétrole, Dan Etete.

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