Sénégal : la levée de l'immunité de Khalifa Sall ouvre la voie à un procès

L’Assemblée nationale sénégalaise a voté samedi 25 novembre, lors d’une séance plénière extrêmement tendue, la levée de l’immunité parlementaire du maire de Dakar, Khalifa Sall. L’opposant au président sénégalais, emprisonné depuis mars, devra répondre de dépenses « non justifiées » dans le cadre d’un procès déjà très controversé.

Un nouvel épisode démarre dans l'affaire Khalifa Sall, longue de plusieurs saisons. Emprisonné depuis mars dernier pour des accusations de détournement de fonds publics portant sur 1,8 milliard de francs CFA, le député maire avait fait valoir son immunité parlementaire pour sortir de prison, après son élection aux législatives du 30 juillet. Mais l'Assemblée nationale sénégalaise vient de mettre fin à cet espoir.

Le maire de Dakar est désormais sur la sellette de la justice. En effet, les députés de la 13e législature se sont réunis en séance plénière ce samedi dans l'après-midi et ont procédé à la levée de l'immunité parlementaire de leur collègue Khalifa Sall. Au total, 125 députés ont voté pour l'adoption des conclusions de la Commission ad hoc chargée de statuer sur la demande de levée de l'immunité parlementaire du député-maire de Dakar et seulement 23 députés ont voté contre. Ainsi devant l'opposant au président Macky Sall, s'ouvre une voie à un procès pour « détournement de fonds publics ». Mais le procès qui n'a pas encore commencé, a déjà tous les éléments de la controverse.

Vers un procès controversé

Considéré comme l'un des principaux concurrents au président Macky sall pour la présidentielle de 2019, le maire de Dakar a toujours nié les accusations portées contre lui. D'ailleurs, il ne s'est pas présenté hier à l'assemblée pour se défendre estimant qu' «en tant que député, il ne pouvait être entendu que libre ». De plus, ses avocats s'étonnent de la demande du parquet qui a abouti aujourd'hui à la levée de l'immunité de leur client car les autorités sénégalaises ont plusieurs fois affirmé que le maire de Dakar ne pouvait pas bénéficier d'une immunité parlementaire. Jusque-là, le camp présidentiel, notamment, a toujours soutenu que les faits reprochés à Khalifa Sall se sont déroulés avant la proclamation des résultats des législatives du 30 juillet dernier.

Dans ces conditions, selon les conseillers de l'idylle de la ville de Dakar, « la procédure est viciée et un procès ne peut plus se tenir dans des conditions aussi rocambolesques ». Or pour le ministre sénégalais de la Justice, Ismaïla Madior Fall, la levée de l'immunité de Khalifa Sall « ne remet nullement pas en cause sa présomption d'innocence » et n'est pas « une déclaration de sa culpabilité », mais ouvre la voie à la tenue d'un « procès équitable ».

Le Garde des sceaux qui s'exprimait hier, 25 novembre lors de l'examen par l'Assemblée nationale de la demande de levée de l'immunité parlementaire du député-maire de Dakar Khalifa Sall, a également précisé que « cette levée de l'immunité de Khalifa Sall ne s'agit ni d'une mise en accusation encore moins d'un procès, ni d'une déclaration de culpabilité », a notamment précisé l'APS.

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