Niger : l'« uraniumgate » au cœur d'une enquête parlementaire

« Uranium Gate », une affaire révélée en février dernier par l’hebdomadaire « Le Courrier », est sur toutes les lèvres au Niger. Mais elle ne fait plus débat au Parlement. Les députés du Pays se sont prononcé à l'unanimité vendredi pour l'ouverture d'une enquête sur cette vente présumée douteuse d'uranium dans laquelle serait impliqué le ministre des Finances et qui a donné lieu à un virement de 320 millions de dollars.

Pour éclairer la lanterne des Nigériens sur leur uranium, qui est au cœur d'une vive polémique au Niger, les députés du pays se sont réunis comme un seul parlementaire et se sont mis d'accord sur la mise en place d'une commission parlementaire en vue d'enquêter sur l'affaire dite des 200 milliards de FCFA transférés sur un compte à Dubaï. Cela fait suite à une prétendue vente de métal lourd radioactif dans laquelle est cité l'actuel ministre des Finance du Niger, Hassoumi Massaoudou. A l'hémicycle, personne ou presque n'a jeté le manche après la cognée.

Réunis vendredi, les députés nigériens ont voté à l'unanimité la résolution portant création de cette commission d'enquête par 139 voix et dès lundi, il sera procédé à la mise en place des différentes commissions ad-hoc et de la commission d'enquête qui travaillera en ce sens. Cependant, un bref rappel s'impose pour comprendre les clés de cette affaire que la presse locale du pays appelle « uranium gate »

Les clés de l'affaire

Tout a commencé en 2011. Dans sa parution du 16 février 2017, le journal nigérien « Le Courrier » a accusé l'Etat du Niger d'avoir caché près de 200 milliards de Fcfa virés sur un compte bancaire à Dubaï. « Areva Ug (groupe commercial d'Areva Groupe) avait vendu, selon le journal, une très forte quantité d'uranium à Energo Alyans, une société de distribution russe qui ne s'intéressait pas, au commerce d'uranium ou même au négoce de matières premières ». Le 24 novembre suivant, poursuit, « Le Courier », la société Energo Alyans a vendu cet uranium à la société Optima Energy Offshore SAL au Liban. Les deux ventes ont été notifiées à la société Areva. Selon une source proche du dossier, un virement bancaire de 319 millions de dollars, soit près de 200 milliards de francs cfa, a été fait le 12 décembre 2011 du compte de Sopamin logé à BNP Paribas, à Paris, au compte d'Optima à Dubaï. Au bas du document, on voit clairement la signature de Hassoumi Massaoudou. Ce qui pose le problème de la gestion des comptes de la Sopamin ».

Amalgames et manipulation?

Ce pavé jeté dans le jardin du gouvernement nigérien va faire beaucoup de bruits. Indisposé, le ministre des finances, cité dans cette vente présumée douteuse fait recours à toutes ses ressources et balaie d'un revers de main les accusations qu'il qualifie « d'amalgames ».

« Ce sont les sociétés Somaïr et Cominac qui vendent l'uranium. Elles le vendent à 2 catégories de personnes morales : à leurs actionnaires étrangers et aux nationaux. Areva, Sopamin, Ourd (japonais) Enouza (espagnol) sont les actionnaires et chacun achète au prorata de sa participation au capital. Donc il n'y a pas de possibilité d'achat clandestin d'uranium », a fait savoir Hassoumi Massaoudou à la presse locale lors d'un point de presse.

Mais depuis, la mauvaise herbe n'a jamais cessé de croître. Cette commission d'enquête mise en place sera composée de 10 députés issus de tous les groupes parlementaires, de la majorité comme de l'opposition pour travailler en toute objectivité et dans la sérénité tout en tenant compte des prérogatives constitutionnelles de l'Assemblée nationale. Elle dispose d'un délai de 45 jours pour rédiger un rapport d'enquête à compter du jour de sa mise en place officielle afin de permettre d'élucider cette affaire qui s'apparente à une « combine » de vaste envergure.

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Commentaire 1
à écrit le 19/03/2017 à 13:33
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Le ministre des finances est aujourd'hui aux yeux de ses compagnons, comme un citron qu'on a pressé pour en extraire le jus! Il a été vendu. C'est comme ça la politique. Sa signature en bas du document complique tout pour lui.

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