Corruption : le brésilien Lula inculpé pour ses activités angolaises

Les inculpations se multiplient pour l'ex-président brésilien, Lula Da Silva. Un nouveau chef d'accusation dont les ramifications s'étendent jusqu'en Angola. Le leader travailliste est accusé d'avoir reçu des dessous de table pour avoir intercéder en faveur du géant brésilien des BTP Oderbrecht.
Amine Ater
L'ex-président brésilien Lula est depuis plusieurs mois au coeur d'une tourmente judiciaire qui pourrait mettre fin à sa carrière politique

La tourmente judiciaire qui touche le Brésil depuis plusieurs mois vient de s'étendre à l'Angola, pays lusophone. En effet, le parquet fédéral brésilien vient d'inculper l'ex-président Luiz Inacio Lula Da Silva dans une affaire de trafic d'influence qui aurait eu lieu entre 2011 et 2015, au profit de l'entreprise de construction Odebrecht. Déjà embourbé dans l'affaire Petrobras (groupe pétrolier public), Lula Da Silva voit s'ajouter de nouveaux chefs d'accusation à son actif, notamment «corruption», «blanchiment d'argent» ou encore «appartenance à une bande criminelle».

Opération Janus

Concrètement, l'ancien chef d'Etat est accusé par le ministère public d'avoir favorisé le groupe Odebrecht (N°1 des BTP) pour l'obtention de marchés en Angola. Un soutien qui aurait été facilité via des crédits octroyés par la Banque Nationale de Développement Economique et Sociale (BNDES), selon les premières conclusions de l'enquête baptisée «Janus». Le parquet brésilien a également dans son collimateur plusieurs proches de l'ex-président, dont Marcelo Odebrecht (ex-PDG du groupe éponyme) également poursuivi dans l'affaire Petrobras et Taiguara Rodrigues Dos Santos, neveu de Lula.

8,4 millions d'euros de dessous de table

Odebrecht aurait distribué secrètement aux personnalités impliqués dans l'affaire, une somme dépassant les 8,4 millions d'euros (équivalent à 30 millions de reals), en contrepartie du soutien présidentiel en Angola. Divers avantages auraient également été octroyés à Lula et à ses proches par le biais d'Exergia Brasil, entreprise dirigée par son neveu et sous-traitante d'Oderbrecht dans ces contrats angolais. L'entreprise est soupçonnée d'avoir reçue près de 5,7 millions d'euros (20 millions de reals), alors qu'elle n'a aucune expertise dans le BTP. D'ailleurs, parmi les accusations portées contre Lula figure aussi des centaines de milliers de reals dont aurait bénéficié Lula en contrepartie de conférences que ce dernier n'aurait jamais animé.

Crise institutionnelle

Ce nouveau chef d'inculpation s'ajoute à l'affaire Petrobras perçue par les sympathisants de Lula comme une manœuvre des conservateurs pour écarter le leader travailliste de la course présidentielle. Le Brésil est, rappelons-le, secoué par une crise économique sous fond de lutte contre la corruption qui a provoqué la destitution de la président Dilma Roussef (qui a succédé à Lula). Une motion de censure qui a divisé le pays entre pro et anti mention de censure. Les premiers se targuant de lutter contre la corruption au sommet de l'Etat et les supporters de Roussef et de Lula qui dénoncent un «coup d'Etat» maquillé.

Amine Ater

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