Elections en Angola : après 47 ans au pouvoir, le MPLA encore en tête à l'issue d'un scrutin serré

Les résultats provisoires des élections générales du 24 août classe premier le MPLA, le parti au pouvoir, avec 51,7% des voix. Le président sortant Joao Lourenço serait donc reconduit, mais moins triomphalement à l’issue d’un scrutin très serré. A Luanda, la capitale où l’opposition l’a emporté, les électeurs ne décolèrent pas.
(Crédits : DR)

Le parti au pouvoir, MPLA, arrive en tête des élections générales du 24 août, avec 51,7% des voix, décrochant également la majorité parlementaire (mais pas absolue) avec 124 députés, selon les résultats provisoires annoncés jeudi soir par la Commission nationale électorale. Cette dernière précise que ces résultats sont basés sur 97% des suffrages exprimés. Le MPLA est talonné par le principal parti d'opposition UNITA qui s'en sort avec 44,5 % des voix et 90 députés au Parlement.

Une opposition qui monte

Le scrutin très serré de cette année est donc marqué par une progression remarquable de l'opposition. Fait encore plus marquant : à Lunda la capitale, UNITA l'emporté, de même que dans deux autres provinces, une première.

A l'annonce des résultats provisoires, les électeurs de l'opposition ont exprimé leur colère dans le fief de l'UNITA, dénonçant une « fraude » présumée, lors d'une manifestation dispersée par la police. « Nous en tant que peuple, nous sommes certains que ces résultats ne sont pas fiables. Le MPLA a perdu, il est temps pour Joao Lourenço de quitter le palais. Le MPLA a toujours perdu. A chaque fois qu'il gagne, c'est grâce à autre chose. Nous ne voulons plus de fraude », a déclaré un militant cité par RFI.

47 ans de gouvernance du deuxième producteur de pétrole d'Afrique

Créé en 1956, le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) gouverne l'Angola depuis 1975, soit 47 ans, dès l'obtention de son indépendance du Portugal. Resté d'abord parti unique, l'avènement du multipartisme en 1992 n'aura pour autant pas challengé le pouvoir du parti historique. Après Augustino Neto qui n'a dirigé le pays que pendant trois ans, José Eduardo dos Santos -qui sera inhumé ce week-end- a gouverné pendant 37 ans.

L'arrivée au pouvoir de Joao Lourenço en 2017 était considéré par les Angolais comme un « mini-renouveau », alors que son prédécesseur était un temps applaudi pour travail abattu pour aider le pays sortir de la guerre, mais accusé d'avoir géré les richesses du deuxième producteur de pétrole d'Afrique, au profit de sa famille et ses proches collaborateurs.

Selon les résultats provisoires, il semble que les Angolais veulent du sang neuf. Du côté du MPLA, l'heure est à la réflexion, face au recul de l'influence du parti historique, selon le porte-parole du MPLA, Rui Falcao : « Il nous faut prendre le temps d'analyser ce qui s'est passé, notre parcours ces 5 dernières années et en fonction de cela rediriger certaines de nos actions ».

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