Présidentielle en Guinée-Bissau : le PAIGC saisit à nouveau la Cour suprême

Domingos Simoes Pereira savait que la bataille serait médiatique et politique. Le candidat malheureux à la présidentielle de décembre a ouvert un front, juridique cette fois-ci. Après un premier recours sur lequel la Cour Suprême ne s'est pas prononcée sur le fond, le chef d u PAIGC a saisi à nouveau la juridiction pour les mêmes raisons: contester la victoire d'Umaru Sissoco Embalo. Ce dernier a de son côté déjà mis le costume de chef de l'Etat de Guinée-Bissau. Une querelle politique qu i nourrit l'inquiétude.
Domingos Simoes Pereira, président du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).
Domingos Simoes Pereira, président du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). (Crédits : Reuters)

Qui est le nouveau président de la Guinée-Bissau? Provisoirement, la réponse est Umaru Sissoco Embalo. L'ancien Premier ministre de José Mario Vaz a remporté le second tour de la présidentielle du 29 décembre avec 53,55% des voix contre 46,45% pour Domingos Simoes Pereira, selon les résultats provisoires de la Commission nationale des élections (CNE). Mais sa victoire est contestée par son rival qui a introduit un nouveau recours devant la Cour Suprême.

Ce nouveau recours intervient au lendemain de la séance plénière de la CNE le 14 janvier dernier, pour présenter les procès verbaux des différents bureaux de vote du pays. Cette exigence est contenue dans le verdict de la Cour Suprême, saisie d'un recours en annulation du second tour le 3 janvier dernier, suite à la publication des résultats provisoires. Le PAIGC de Domingos Simoes Pereira avait saisi la Cour Suprême d'un recours en annulation de la victoire de son rival Umaru Sissoco Embalo du Madem-G15 qu'il estime entachée de nombreuses irrégularités.

Black-out sur les résultats définitifs

Le 12 janvier dernier, la juridiction suprême a rendu un verdict clair-obscur "aux torts partagés" qui a donné lieu à plusieurs interprétations. La juridiction constitutionnelle fait remarquer que les contestations du candidat malheureux auraient dû être consignées immédiatement dans les bureaux de vote où les irrégularités ont été constatées. Sans se prononcer sur le fond, la Cour Suprême réclame à la CNE la production du compte-rendu de compilation des procès-verbaux qui ont servi de base à la publication des résultats provisoires.

Depuis, c'est le black-out total et la publication des résultats définitifs se fait toujours attendre. Selon plusieurs sources, plusieurs signatures manqueraient à l'appel lors de la présentation des procès verbaux de compilation de la CNE. Un paramètre qui vient compliquer la crise post-électorale dans cette ex-colonie portugaise, traversée depuis son indépendance en 1975, par plus d'une quinzaine de coups d'Etat.

Après plusieurs écueils et des pressions de la communauté internationale, la présidentielle de 2019 devait permettre au pays de faire une transition démocratique pour faire oublier son passé politique sulfureux. Mais pour l'heure, la crainte d'une crise politique frappe aux portes du pays ouest-africain. Et personne ne se hasarde encore à en prédire l'issue ou la durée.

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