G5 Sahel  : concentration des opérations militaires autour de la zone des « trois frontières »

Face à une menace djihadiste persistante, les dirigeants des pays du G5 Sahel et la France ont annoncé lundi la mise en place d'un nouveau cadre opérationnel avec des priorités redéfinies et une action concentrée sur la zone dite des « trois frontières » entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Face à une menace djihadiste persistante, les dirigeants des pays du G5 Sahel et la France ont annoncé lundi la mise en place d'un nouveau cadre opérationnel avec des priorités redéfinies et une action concentrée sur la zone dite des « trois frontières » entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Initialement prévu le 16 décembre, ce sommet à huis clos, qui s'est tenu au château de Pau (Pyrénées-Atlantiques), avait été repoussé après une attaque, revendiquée par l'Etat islamique contre la base militaire d'Inates au Niger qui avait causé la mort de 71 soldats nigériens.

Signe de la sécurité précaire dans la région, le Niger a été une nouvelle fois le théâtre d'une attaque contre un camp militaire, jeudi dernier, à Chinagodrar, toujours dans la zone dite des « trois frontières », où se concentre l'essentiel des attaques de ces derniers mois.

« Aujourd'hui, plus que jamais, le constat c'est que les résultats pour l'instant, malgré les efforts sont en deçà des attentes des populations », a souligné le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, lors d'une conférence de presse conjointe, lundi dans la soirée.

« C'est pour cela que nous avons convenu de rediscuter du dispositif et de définir des piliers sur lesquels nous allons fonder les prochaines actions », a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de « coordonner l'ensemble des forces sur le terrain et de concentrer ces actions ».

Concrètement, le « nouveau cadre » prendra la forme et le nom d'une Coalition pour le Sahel, rassemblant les pays du G5 Sahel - Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad- la France, les partenaires déjà engagés, et « tous les pays et organisations qui voudront y contribuer ».

Quelque 200 militaires français supplémentaires

La coalition militaire aura un « commandement conjoint » entre la force Barkhane et la force conjointe du G5 Sahel, « en intégrant nos forces de renseignement, nos forces militaires » sur la zone des trois frontières, « avec une latitude d'engagement beaucoup plus forte », a précisé Emmanuel Macron.

« Au-delà de ça, j'ai décidé d'engager des capacités de combat supplémentaires - 220 militaires - pour amorcer cette dynamique viendront gonfler les troupes d'ores et déjà présentes sur le terrain de Barkhane », qui compte à l'heure actuelle 4 500 hommes, a ajouté le chef de l'Etat français.

« La priorité c'est l'Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS), ce qui ne nous empêche pas de combattre tous les groupes armés terroristes, mais c'est l'ennemi prioritaire, car le plus dangereux », a-t-il poursuivi.

Un mois après avoir menacé de retirer les troupes françaises de la région dans un contexte de sentiment anti-français, Emmanuel Macron a estimé avoir obtenir la « clarification » nécessaire de ses partenaires qui dans une déclaration commune expriment le souhait de voir se poursuivre l'opération Barkhane.

A l'heure où les Etats-Unis envisagent un retrait de leurs troupes au Sahel, les dirigeants ont parallèlement exprimé « leur reconnaissance à l'égard de l'appui crucial apporté » par Washington « et exprimé le souhait de sa continuité ».

« Si les Américains décidaient de se retirer d'Afrique, ce serait une mauvaise nouvelle pour nous », a reconnu Emmanuel Macron, qui, quelques heures seulement après un tweet de la Maison-Blanche apportant son soutien aux efforts internationaux menés au Sahel, a espéré « pouvoir convaincre le président Trump que la lutte contre le terrorisme se joue aussi dans cette région ».

Le prochain rendez-vous a été fixé à Nouakchott, en Mauritanie, où un nouveau sommet associant les Etats du G5 Sahel et la France se tiendra au mois de juin.

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