Roch Kaboré  : «Le Burkina reste debout et ne cédera pas une partie de son territoire»

Le président burkinabé a assuré que le pays ne cédera pas face au terrorisme, après une sanglante attaque terroriste qui a fait, le 19 août, 24 morts dans les rangs de l'armée. C'est l'attaque la plus meurtrière qu'a enregistrée le pays, en proie à une insécurité depuis plus de quatre ans, ce qui a provoqué une vive émotion dans le pays. Alors que l'opposition appelle à sa démission ainsi que celle du gouvernement, le président Roch Kaboré appelle les Burkinabè à rester debout afin de soutenir les forces de sécurité qui finiront par gagner cette guerre de longue haleine.

Il a certes tardé à réagir, mais le président Roch Marc Christian Kaboré a fini par se prononcer sur l'attaque terroriste sanglante du lundi 19 août qui a visé la caserne de Koutougou, dans la région du Soum. Selon le dernier bilan établit le mardi 20 août par l'état-major de l'armée, après une réunion du conseil de la défense, présidée par le chef de l'Etat, l'attaque menée par des dizaines de présumés terroristes s'est soldé par la mort de 24 soldats, 7 blessés et 5 militaires portés disparus.

C'est l'attaque la plus meurtrière enregistrée par le pays depuis 2015, alors que le Burkina fait face à une détérioration continue du climat sécuritaire, particulièrement dans les zones frontalières avec le Mali. «Le 19 août est une tache noire dans la vie de notre armée nationale, car c'est la première fois que nous enregistrons le plus important nombre de victimes, lors de l'attaque de la caserne de Koutougou», a reconnu le président Roch, le mardi 20 août dans un message relayé par les médias. Celui-ci a admis que «c'est un bilan lourd, qui nous interpelle, qui nous attriste aussi bien au niveau du peuple burkinabé de façon générale, qu'au niveau du gouvernement en particulier».

Après avoir présenté ses condoléances à toutes les familles des disparus, et salué le martyr des hommes «qui se sont battus dans le cadre de la défense de la patrie», le chef de l'Etat a tenu à rassurer la population ; «La guerre contre le terrorisme est une guerre de longue haleine. Et dans cette guerre, nous gagnerons des batailles, nous en perdrons, mais ce qui est important, c'est que nous puissions gagner la guerre».

«Je voudrais demander à l'ensemble du peuple burkinabé de se tenir toujours debout, le combat est devant. Le Burkina Faso ne cédera pas une partie du territoire, dûmes-nous, tous, y laisser notre vie. C'est un combat qui est noble, nous devons y mettre notre fibre patriotique, nous devons nous situer au-dessus des émotions pour savoir que la seule chose qui vaille la peine d'être défendue aujourd'hui, c'est le Burkina Faso et ses populations», a déclaré le président Roch Kaboré.

Dans un communiqué publié le lendemain de l'attaque, l'état-major de l'armée indiquait «qu'en réaction à cette attaque barbare, une vaste opération aérienne et terrestre de ratissage a permis de neutraliser de nombreux assaillants».

Inquiétudes et critiques contre le gouvernement

La sortie du président burkinabé intervient suite à l'émotion provoquée par l'envergure de l'attaque ainsi que l'ampleur du bilan, au sein de la population. Plusieurs associations de la société civile, ainsi que des partis de l'opposition, ont appelé à la démission du chef de l'Etat, ainsi que du gouvernement dirigé par le Premier ministre Christophe Dabiré.

Le principal parti d'opposition du pays, l'Union pour le progrès et le changement (UPC), a demandé mardi la démission du gouvernement, estimant que celui-ci est incapable de faire face à la situation. Dans une sortie médiatique ce mardi, l'UPC déclarait en effet que «le gouvernement Dabiré a complètement échoué», et a par conséquent demandé «la démission pure et simple du gouvernement, et la nomination par le président Roch Kaboré d'une nouvelle équipe qui aura pour mission première la défense de l'intégrité territoriale et la sécurité des Burkinabè».

Le Burkina, pays membre du G5 Sahel dont il assure la présidence, fait face à une amplification des attaques terroristes depuis plus de quatre ans. En juillet dernier, l'état d'urgence instauré dans plusieurs provinces du pays a été prorogé de six mois. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), à la date du 15 août dernier, quelque 238 000 personnes ont dû fuir leurs foyers au Burkina en raison de ces violences.

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