Guinée-Bissau : une présidentielle le 24 novembre, un Premier ministre bientôt installé

Le décret présidentiel prolonge d’une vingtaine de jours la date initialement prévue par la Commission nationale des élections (CNE). Pour José Mario Vaz, président de la Guinée-Bissau, c’est possiblement une manière de donner à la mission de médiation de la CEDEAO le temps additionnel afin qu’elle trouve la parade pour dénouer la crise politique qui secoue le pays depuis les législatives. La course contre la montre est désormais engagée d’autant plus que l’élection présidentielle est fixée à la date du 24 novembre. Et elle risque de compliquer les choses.
Ibrahima Bayo Jr.
José Mario Vaz, alors candidat à la présidentielle, le 13 avril 2014 dans un bureau de vote à Bissau.
José Mario Vaz, alors candidat à la présidentielle, le 13 avril 2014 dans un bureau de vote à Bissau. (Crédits : Reuters)

Jusqu'à la mi-mai, José Mario Vaz ne semblait pas pressé d'amorcer le processus électoral. Conscient sans doute qu'une présidentielle sans règlement de la crise politique dans le pays pouvait conduire à une instabilité institutionnelle que les Bissau-guinéens croyaient révolue, le président de cette République parlementaire avait préféré éterniser ses consultations avec la cinquantaine de formations politiques et des institutions.

Prolongation de 20 jours de la date proposée par la CNE

Ce mardi 18 juin au soir, au terme de ces consultations, le chef de l'Etat a décrété la date de la présidentielle au 24 novembre prochain. La date choisie par le président prolonge de 20 jours les dates des 3 et 8 novembre (premier et second tour) proposées par Pedro Sambu, le président de la commission nationale des élections (CNE). L'allongement de la durée devrait permettre à ce pays d'Afrique de l'Ouest de trouver une issue à la crise politique née de la constitution du Bureau politique de l'Assemblée nationale qui bloque la nomination du Premier ministre.

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Le poste devrait revenir au Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC). Majoritaire à l'Assemblée nationale avec 54 sièges sur les 102 lors des législatives du 10 mars dernier, le parti historique a proposé le nom de son chef de file, Domingos Simoes Pereira. Mais ce dernier n'a toujours pas prêté serment faute d'une confirmation officielle par le président.

Nomination imminente de Pereira

Attendue samedi dernier, la mission interministérielle de la CEDEAO conduite par Geoffrey Onyeama, chef de la diplomatie nigériane, est arrivée à Bissau, la capitale. Mettant à profit l'écart entre la date décrétée et celle proposée, elle a entamé depuis ce mercredi 19 juin sa mission de bons offices avec les partis représentés à l'Assemblée afin de tenter de dénouer la crise politique.

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Avant d'annoncer la date choisie, le président José Mario Vaz s'est fendu d'une lettre datant du 17 juin en direction du PAIGC pour l'enjoindre de lui communiquer officiellement le nom du candidat désigné pour porter la charge de Premier ministre. Jusque-là, c'est une liste incomplète du Bureau de l'Assemblée nationale qui lui avait été transmise par Cipriano Cassamá, président de l'institution. En l'absence du nom du deuxième vice-président, poste pour lequel le PAIGC a écarté Braima Camara, le chef du MADEM-G15, premier parti d'opposition, José Mario Vaz n'avait pu effectuer son choix.

Aujourd'hui, sa lettre au PAIGC laisse entendre que la désignation de Domingos Simoes Pereira pourrait être imminente. Le président bissau-guinéen pourrait en effet passer outre la liste incomplète du Bureau de l'Assemblée nationale pour le confirmer au poste. A moins que la CEDEAO ne trouve la parade pour solder définitivement cette crise politique qui risque de rendre difficile l'organisation de l'élection présidentielle à date échue.

Ibrahima Bayo Jr.

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