Offensive de Khalifa Haftar : en Libye, un embargo et un décompte macabre

A l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) a adopté hier en fin d’après-midi, une nouvelle résolution qui prolonge l’embargo. Une mesure qui devrait limiter la circulation des armes en Libye. Dans le pays, le décompte macabre de l’offensive par les troupes de la puissante du maréchal Khalifa Haftar, se poursuit. Lancée début avril, elle a fait 653 morts et 3547 blessés.
(Crédits : Reuters)

La résolution 2420 a été reconduite pour une année. A l'unanimité de ses 15 membres, le Conseil de sécurité de l'ONU demande à tous les Etats membres d'intensifier leurs efforts pour stopper le non-respect de l'embargo sur les armes en Libye. En droite ligne, cette livraison à la mi-mai de véhicules blindés de fabrication turque aux forces de Fayyez Al Sarraj, le chef du gouvernement dit d'«union nationale» soutenu par l'ONU et la communauté internationale.

 En creux aussi, cet embargo, prorogé d'une année supplémentaire, vise les nombreuses livraisons d'armes -dont certaines de fabrication chinoise- notamment des drones, acquis par les Emirats arabes unis, l'Egypte ou encore la Jordanie pour le compte de l'Armée nationale de libération(ANL). Certains experts évoquent même des livraisons depuis des années par voie terrestre et maritime.

653 morts et 3547 blessés depuis le début de l'offensive

Pour alerter sur ce qui se profile en Libye, Ghassan Salamé, le chef de la mission d'appui des Nations Unies en Libye, avait résumé la situation dans une formule qui glace le sang. «Je ne veux pas jouer les Cassandre, mais la violence aux abords de Tripoli n'est rien d'autre que le début d'une guerre longue et sanglante sur les rives sud de la Méditerranée», avait-il lancé à New York, devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Si sa sonnette d'alarme a trouvé une oreille attentive qui a poussé dans le sens de l'embargo sur les armes, le décompte des affrontements est plutôt macabre.

Depuis le début des combats, 653 personnes ont été tuées et 3.547 autres blessées à Tripoli et dans ses environs, selon un bilan encore provisoire de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans le détail, l'organisation internationale indique dans les rangs des civils, on dénombre 42 morts et 126 parmi les blessés.

La semaine dernière, l'ANL a réfuté les annonces d'un cessez-le-feu avec le gouvernement de Fayyez Al Sarraj, laissant entendre que des «changements significatifs» allaient se produire sur le terrain des combats. Cette rhétorique «va-t-en-guerre» pourrait conduire à une escalade dans un conflit pourrait atteindre son intensité maximale. Depuis début avril, les forces loyales au maréchal Khalif Khaftar ont lancé une vaste offensive pour tenter de déloger le gouvernement de Fayyez Al Sarraj et s'emparer de la ville. La résistance de l'armée régulière a déclenché des combats qui font rage.

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Commentaire 1
à écrit le 11/06/2019 à 14:26
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Kadhafi avait fait moins de mort , alors pourquoi l'Otan et l'ONU n'interviennent pas ? Tout simplement car ils sont complices et jouent un double jeux , leur but ultime est de placé des dictatures militaire en Afrique du Nord ( egypte , libye , alge...

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