Heurts à Tchaourou : au Bénin, l'infortune de Boni Yayi se déplace dans son fief

Un calme précaire règne désormais à Tchaourou, vaste commune paysanne située dans le nord du Bénin. Calme après une «mini-tempête» qui a secoué une bonne partie de la journée, le village d’origine de l’ex-président Thomas Boni Yayi. De violents heurts ont opposé des militants du prédécesseur de Patrice Talon aux forces de l’ordre dans la localité. Un prolongement périphérique de la crise politique née de l’exclusion de l’opposition des législatives d’avril dernier.
(Crédits : DR)

Ce mardi 11 juin, Thomas Boni Yayi vit cloîtré dans sa résidence de Cadjéhoun à Cotonou depuis 34 jours maintenant. Une situation intenable pour ses proches qui tiennent ce triste décompte. L'infortune de l'ancien président semble se déplacer dans son fief de Tchaourou, dans le nord du pays, où l'arrestation de deux de ses militants a déclenché des heurts dans la localité. La journée de ce lundi de Pentecôte a été électrique.

Lacrymogènes contre jets de pierres

Dès le début de la journée, de violents heurts ont opposé les policiers de la commune aux militants acquis à la cause de leur mentor. A l'aide de lacrymogènes, la police antiémeute et quelques éléments de l'armée, appelés en renfort, ont violemment dispersé le rassemblement des partisans de l'ancien président. En face, les manifestants ont usé de jets de pierres pour se heurter aux policiers venus mettre fin au blocage de la voie routière Cotonou-Parakou par les manifestants à l'aide de pneus, de monceaux de bois. Comment en est-on arrivé là ?

Tout commence par l'arrestation, le même jour, de deux jeunes identifiés comme des meneurs de troubles, lors des violences électorales qui ont émaillé la commune le jour  des législatives du 28 avril. Selon la confidence d'une source à nos confrères de l'AFP, l'arrestation est une opération de police pilotée par le Colonel Marx Noël Aballo, chef de la direction départementale de la police républicaine de Borgou. En signe de protestation contre des arrestations jugées «arbitraires», certains de leur camarade prennent d'assaut la commune pour ériger des barricades. C'est la tentative de la police de rétablir la circulation qui est à l'origine des échauffourées.

Un mur humain pour lever le «blocus policier»

Plus loin, ces affrontements dans le fief de Thomas Boni Yayi déplacent l'infortune de l'ex-chef de l'Etat, cloîtré depuis plus d'un mois dans son domicile de Cadjéhoun, un quartier de Cotonou où il vit encerclé par la police. Lors d'une conférence de presse ce week-end, les avocats de l'ancien locataire du Palais de la Marina ont fait valoir l'état de santé alarmant de leur client : baisse de tension, sciatique, manque de sommeil. Des explications à la suite de l'audition manquée la veille de l'ancien chef de l'Etat à son domicile par un magistrat instructeur envoyé sur place pour l'auditionner sur les violences post-électorales.

Pour l'heure, ces avocats ont introduit un appel suspensif pour contester la qualité du juge Aubert Kodjo, le président du quatrième cabinet d'instruction du tribunal de première instance de Cotonou à poursuivre un ancien chef de l'Etat. Si la procédure fait gagner du temps sur les poursuites engagées, elle ne fait pas disparaître le «blocus policier» autour de la résidence de Boni Yayi. Le temps presse, l'impatience guette. A la main tendue de Patrice Talon pour sortir de la crise, un inquiétant bruit de fond fait prospérer l'idée de former un mur humain pour délivrer l'ancien président. De gré ou de force.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 14/06/2019 à 10:05
Signaler
Nous vivons dans une république bananière ou le président sans foi ni loi nous impose son régime dictatoriale, je profite par ce canal pour dire aux vaillante population de Tchaourou de ne pas baisser la garde pour que ce sadique qu'on nous a imposé ...

à écrit le 13/06/2019 à 13:39
Signaler
Il faut rendre le pays ingouvernable à talon et à sa mafia. Du courage à la vaillante population de Tchaourou.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.