Le gel des résultats levé, Peter Mutharika réélu président du Malawi

Rien n’a pu renverser la tendance en faveur d’un des cinq autres prétendants à son fauteuil. Ni la plainte pour fraudes électorales déposée par Lazarus Chakwera qui avait poussé la justice malawite à geler la publication des résultats provisoires, ni les accusations de pots-de-vin qui ont suivi le sortant comme une ombre à son bilan mitigé. Président du pays depuis 2014, Peter Arthur Mutharika a été réélu sur le fauteuil du Palais de Sanjika Palace.
(Crédits : Reuters)

«Je déclare par la présente Arthur Mutharika vainqueur de l'élection présidentielle du 21 mai». C'est ainsi que Jane Ansah, la présidente de la Commission électorale du Malawi (MEC) a conclu sa rencontre avec la presse de ce lundi 27 mai. Par la même occasion, elle met fin aux spéculations et rumeurs tendant vers une annulation du scrutin entachée de plusieurs irrégularités.

160.000 voix d'avance

Présidentielle 2019 Malawi

*Graphique des résultats définitifs de la MEC

Dans le détail, le président sortant est porté à nouveau sur le fauteuil de Sanjika Palace, le siège du pouvoir. Avec 160.000 voix d'avance, Peter Arthur Mutharika remporte l'élection avec 38,57% des voix, selon les résultats désormais définitifs publiés sur le site de la MEC. Son rival, Lazarus Chakwera recueille quant à lui 35,41% des suffrages. En troisième position, le leader du Mouvement pour l'unité et la transformation (UMT), Saulos Chilima, ex-vice-président de Mutharika, recueille 20,24% pour compléter le classement établi dès les résultats partiels.

La semaine dernière, en pleine publication de ces résultats provisoires, la Haute Cour de Lilongwe avait enjoint la MEC de geler la poursuite du processus de décompte des voix des six candidats à la présidentielle du 21 mai. Entre ratures sur des procès-verbaux, blanco sur les émargements, ou chiffres rectifiés au stylo, la juridiction avait été saisie de quelque 147 cas de fraudes recensés dans au moins 10 des 28 districts. S'appuyant sur ces anomalies, l'opposition avait réclamé l'annulation du scrutin dans un scénario proche de celui de la présidentielle au Kenya.

Lutte contre la corruption, premier chantier de Peter Mutharika

Finalement lundi dernier, après un recomptage des voix, la Haute Cour a levé son injonction et autorisé la reprise de la publication des résultats en fin d'après-midi. Les résultats confortent également le Parti démocratique progressiste (DPP, au pouvoir) au niveau de l'Assemblée nationale. Il remporte 62 des 193 sièges contre 55 pour le Parti du congrès du Malawi (MCP), le premier de l'opposition. Il faudra compter avec les 10 sièges du Front démocratique uni (UDF) et les petits partis dans la course aux alliances.

«Nous avons un autre mandat pour cinq années de développement, de paix et de stabilité», a réagi Peter Mutharika après la publication des résultats. Pour sa campagne l'homme avait enfourché le cheval de ses réalisations au niveau des infrastructures et le maintien à un taux acceptable de l'inflation dans le pays. Mais son bilan reste mitigé avec des coupures intempestives d'électricité, mais aussi les scandales de corruption, thème qu'il avait pourtant mis en avant pour se faire élire en 2014. Pour son second mandat, personne n'aura besoin de rappeler à l'homme qu'on accuse d'avoir touché 200.000 dollars pour l'attribution d'un marché à un homme d'affaires par où il va commencer.

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