Le calme est revenu ce mardi 14 mai à Khartoum, la capitale du Soudan. Un climat qui devrait permettre sans doute d'apaiser les négociations qui se prolongent ce jour-même entre les militaires et les représentants de la contestation. La veille, la journée a été marquée par des violences qui ont fait des dizaines de blessés.
Cinq morts chez les manifestants, un au sein de la police
Le pouvoir signale le décès d'un commandant de la police militaire. De source médicale proche du mouvement contestataire, on dénombre cinq morts. Ce bilan fait suite aux violents heurts ce mardi 13 mai entre forces de l'ordre et manifestants. Déjà dans la journée des hommes en uniforme ont tenté de disperser la mobilisation des manifestants devant le siège de l'armée provoquant des heurts entre manifestants et forces de maintien de l'ordre.
Le Conseil militaire explique que la soirée précédente des individus armés, dont l'identité n'est pas encore établie, ont tenté de saboter les négociations en déclenchant des tirs devant le siège de l'armée où les manifestant campent depuis le 6 avril dernier. Dimanche dernier, la contestation est montée d'un cran lorsqu'en protestation contre la fermeture d'un pont qu'ils empruntent pour former la masse, les contestataires ont érigé des barricades de fortune et bloqué une artère principale de la capitale.
Dans un langage sécuritariste, le pouvoir affirme vouloir éviter au pays de sombrer dans le «chaos», alors même que des négociations sont en cours pour organiser une transition douce entre le Conseil militaire dirigé par AbdulFattah Al Burhane et l'opposition soudanaise. Ces violences risquent de mettre à mal les négociations pour une organisation de la transition après le départ d'Omar El Béchir, inculpé dans la foulée pour le meurtre de manifestants au tout début de la contestation.
Morts et violences en marge de négociations bien houleuses
Lundi 13 mai, le Conseil militaire de transition, qui représente militaire qui a pris le pouvoir, et l'Alliance pour la liberté et le changement, qui négocie pour le compte du mouvement, sont parvenus à une petite avancée. Laborieuses au début, leurs négociations ont permis de se mettre d'accord sur les organes qui devraient constituer le futur Conseil souverain en remplacement du Conseil militaire qui tient les rênes du pays depuis la chute d'Omar El Béchir.
L'armée souhaite garder la main sur plusieurs domaines régaliens, là où société civile, corporations professionnelles et opposition souhaitent rendre le pouvoir totalement civil. La journée du mardi devrait être décisive sauf si les violences et les morts enregistrés la veille ajoutent une autre pomme de discorde à des négociations déjà bien houleuses.
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