Pour rendre la mesure effective, le Conseil des ministres a adopté jeudi dernier, un projet de loi organique qui devra être approuvé par l'Assemblée nationale. L'Objectif est de parvenir à faire voter les militaires et les civils, le même jour et dans les mêmes conditions. Une première depuis le dialogue politique de 2012 qui avait instauré le vote des hommes en tenue, vingt-quatre heures avant tous les scrutins. Un retour à la situation d'avant 2012 qui répond par la même occasion à une demande des partis de l'opposition mauritanienne.
«[...] Des demandes sont parvenues tout dernièrement de l'opposition appelant à faire voter les éléments des forces armées et de sécurité le jour du scrutin général et après cette doléance les acteurs politiques impliqués dans le dialogue de 2012 se sont concertés et ont approuvé cette demande compte-tenu des avantages facilitant le vote des électeurs en une seule journée», a justifié Ahmedou Ould Abdallah, le ministre de l'Intérieur lors d'un point de presse, selon des déclarations rapportées par l'AMI, l'agence officielle.
Doutes de l'opposition sur la mesure
A défaut de ne pas avoir obtenu une réforme de la Ceni, la commission électorale, l'opposition mauritanienne obtient gain de cause sur le vote des militaires. Mais elle est loin d'être satisfaite de cette nouvelle mesure. «Le doute persiste parce qu'il ne s'agit pas pour nous de faire voter seulement les militaires le jour où tous les Mauritaniens vont voter, mais nous demandons, nous exigeons que les militaires comme les Mauritaniens votent dans les bureaux normaux, c'est-à-dire que leur nom figure sur les listes électorales normales et qu'ils fassent comme tous les Mauritaniens », explique Limam Ahmed Mouhamedou, secrétaire permanent du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) au micro de RFI.
Loin des réserves de l'opposition, la mesure sera mise en application lors du scrutin pour la présidentielle du 22 juin prochain. A moins de quarante jours avant un vote qui doit choisir le successeur de Mohamed Ould Abdelaziz parmi les six candidatures validées par le Conseil constitutionnel, le pouvoir sortant a décidé de faire annuler le vote des militaires qui intervenait à la veille de chaque scrutin. Désormais, civils comme militaires voteront le même jour.
Pour l'heure, le calendrier électoral se poursuit. Le 22 mai prochain, après un examen des recours, la liste définitive des candidatures devrait être affichée dans les gouvernorats. Il s'en suivra l'ouverture de la campagne électorale qui permettra aux différents candidats de vulgariser leur programme politique. Le 22 juin, les Mauritaniens, qu'ils soient civils ou militaire, pourront alors glisser leur bulletin dans l'urne, tous ensemble.