Le compteur du nombre de mandats est remis à zéro pour Faure Gnassingbé après près d'un quart de siècle de règne. Et il a de qui tenir le secret de cette longévité au pouvoir. Le général Gnassingbé Eyadema, son père à qui il succède en 2005, a rendu l'âme avant la fin de son 7e mandat, après avoir tenu les rênes du pays pendant 38 ans. Faut-il établir un parallèle entre le père et le fils-successeur ? Si les styles diffèrent, l'appétence pour le pouvoir demeure intacte.
Élu en 2005 dans la controverse, le quadragénaire d'alors est réélu en 2010 et 2015 dans la contestation, son mandat actuel devait expirer en 2020. Presque vers minuit ce mercredi 8 mai, les 90 députés -sur 91 inscrits- ont approuvé à l'unanimité le projet de réforme constitutionnelle qui permet, théoriquement en tout cas, de prolonger la longévité au pouvoir de l'actuel chef de l'Etat.
Lors d'une séance parfois marquée par des suspensions pour «concertations», l'Assemblée nationale a bien introduit une limitation du mandat président : «Deux mandats, pas plus !». C'est en substance la réponse des députés sur le nombre de mandats du premier magistrat du pays. De même, la durée du mandat présidentiel, le quinquennat, est conservé au lieu du septennat proposé dans le projet de réforme. En résumé : le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois.
En 2030, Faure Gnassingbé sera âgé de 63 ans
Pour autant, cette validation comme lettre à la poste n'est pas une surprise pour les observateurs. L'Assemblée nationale est acquise à l'Union pour la République (UPR, au pouvoir) et ses alliés qui y disposent de la majorité des sièges, conséquence du boycott des législatives par les 14 partis politiques de l'opposition (C14), non représentés à l'Hémicycle. Le boulevard était donc ouvert pour entériner la réforme constitutionnelle.
Cette dernière s'est faite en l'absence du plus grand bénéficiaire. A l'heure du vote, Faure Gnassingbé était en visite «d'amitié et de travail» chez son «frère» et homologue Ali Bongo Ondimba du Gabon. Loin des frontières togolaises, il a sans doute suivi de très près la validation de la réforme qui lui permet de se représenter pour deux mandats supplémentaires en 2020 et en 2025. Il pourrait rester au pouvoir jusqu'en 2030. Il sera âgé de 63 ans.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !