Elections générales en Afrique du Sud : l’ANC, un favori en déficit d’image

Même s’il part favori aux élections générales du 8 mai, l’ANC aura fort à faire pour redorer son blason. Julius Malema et Mmusi Maimane espèrent profiter de ce flottement pour monter dans l’estime des électeurs convoqués aux urnes.
(Crédits : Reuters)

La commission électorale règle les derniers détails pour une ouverture des bureaux de votes dès 7 heures du matin. Ce mercredi 8 mai, quelque 26,7 millions de Sud-Africains sont convoqués aux urnes pour choisir les députés et leur président de la République. Un scrutin historique qui intervient alors que le pays célèbre les 25 ans de la fin de l'apartheid et des premières élections inclusives du pays.

La barre des 60% de suffrages

Fondé en 1912 d'abord dans la clandestinité avant d'accéder au pouvoir lors des élections de 1994, le Congrès national africain (ANC) peut encore surfer sur l'historicité de sa lutte pour la liberté des Noirs. Les sondages sur les intentions de vote le donnent vainqueur du scrutin de ce mercredi. La grande inconnue reste pour l'heure de savoir s'il peut atteindre la barre des 60% des suffrages que se fixe Cyril Ramaphosa. Une avance confortable qui pourrait lui permettre de procéder à un nettoyage dans son entourage où il a recyclé des proches de son prédécesseur.

Arrivé au pouvoir en février 2018, cet homme d'affaires à succès dans les mines et les franchises des grands groupes étrangers est un des grands bénéficiaires de la politique de discrimination positive en faveur des Noirs. Arrivé au palais en sauveur du parti empêtré dans le tourbillon des scandales politico-financiers qui ont coûté sa place à Jacob Zuma, l'ancien vice-président a bien tenté de parcourir le pays pour sauver les meubles du parti. Même ses qualités de tribun hors pair n'ont pas permis de pouvoir défendre un bilan économique catastrophique.

Chômage à 27%, croissance à 2%

Les townships ont de quoi être gagnés par la désillusion d'une liberté économique qu'on leur promet depuis la fin du régime ségrégationniste. La réforme agraire destinée à une redistribution de terres arrachées aux Noirs n'a pas donné les résultats escomptés de même que l'amélioration du taux employabilité de cette communauté devait permettre de réduire des inégalités sociales abyssales avec la communauté blanche. Au moment de se rendre aux urnes, les électeurs auront à l'esprit que dans la première puissance économique du Continent, le taux de chômage frise les 27 % tandis que la croissance est en berne à 2%.

La désillusion pourrait profiter à deux autres outsiders qui se sont lancés dans la course présidentielle. D'abord Julius Malema. A 38 ans, cet ancien président de la Ligue de jeunesse de l'ANC dont il a fait dissidence, a créé le très évocateur parti des Combattants pour la liberté économique. Jouant sur la carte d'un renouvellement de génération, il rappelle à souhait l'échec de la politique de redistribution des terres et le chômage des jeunes.

Dans son sillage, Mmusi Maimane espère aussi grappiller des voix pour le compte de l'Alliance démocratique. A 38 ans, ce chef de l'opposition parlementaire tente d'incarner une sorte de réconciliateur entre les Noirs et les Blancs. Reste à savoir si ce sera suffisant pour l'emporter.

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