Afrique du Sud : mobilisation syndicale massive pour l'emploi et contre les privatisations

Suivant l'appel de la Cosatu, la principale centrale syndicale du pays, des milliers de personnes ont défilé ce mercredi 13 février en Afrique du Sud pour dénoncer le chômage et exiger la fin des licenciements. L'opération qui a été suivie dans plusieurs grandes villes du pays s'inscrit dans le cadre d'une grève générale lancée par l'organisation syndicale.
(Crédits : Reuters)

Les travailleurs en Afrique du Sud ne veulent plus entendre parler de licenciements tiennent à se faire entendre du gouvernement. Ce mercredi 13 février, ceux-ci ont défilé dans les principales villes du pays pour exiger la fin des licenciements et dénoncer le chômage. « Nous voulons des emplois, rien que des emplois », a lancé à Durban (nord-est), Zingiswa Losi patronne de la Cosatu (Confederation of South African Trade Unions), principale organisation syndicale du pays, laquelle a mobilisé pour les manifestations pour l'emploi et contre la privatisation de certaines grandes entreprises publiques sud-africaine, notamment Eskom.

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« Nous ne pouvons plus parler de plans de licenciements ou de restructurations. Il y a aujourd'hui dans ce pays 9,3 millions de personnes à la recherche d'un travail », lance Losi pour qui l'Etat doit plutôt créer des emplois. « Si nous voulons relancer l'économie, nous ne pourrons pas le faire autrement qu'en créant des emplois ».

Jamais sortie de la crise qu'elle traverse depuis 2008, l'Afrique du Sud assiste à une montée du taux de chômage qui culmine actuellement à 27%. Beaucoup trop pour la première puissance industrielle d'Afrique. Certaines sociétés sont obligées de procéder à des licenciements massifs ne pouvant plus faire face à la masse salariale et accumulant des dettes de plus en plus lourdes chaque année.

Pression sur Pretoria

Ces manifestations se situant dans le cadre d'une grève générale lancée par la Cosatu n'arrivent pas au bon moment pour les autorités sud-africaines. Arrivé au pouvoir en remplacement de Jacob Zuma dont une partie de l'administration était impliquée dans des scandales de corruption (l'une des causes de la crise de confiance), le président Cyril Ramaphosa n'arrive pas à ce jour à produire des résultats tangibles.

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Au début du mois de février, certaines capitales occidentales dont Washington, Berlin et Londres ont appelé à intensifier la lutte contre la corruption, en mettant dans la balance les investissements futurs dont pourrait bénéficier -ou pas- l'Afrique du Sud. Le chef de l'Etat qui a promis de mobiliser 100 milliards de dollars d'investissements sur les cinq prochaines années, se trouverait grandement embarrassé.

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Aussi cette grève intervient à trois mois des élections générales du 8 mai prochain. Même si tous les sondages donnent le parti au pouvoir, l'ANC (African National Congress) gagnant, le président de la République pourrait être fragilisé par la sortie de la Cosatu dont le parti est un allié historique.

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